12 février 11h : La préfecture de police revient déjà sur sa version dans un tweet ce matin :
#manifestation #bobigny La préfecture de police salue le courage du jeune homme qui a sorti, hier, la fillette de la voiture en feu.
— Préfecture de police (@prefpolice) 12 février 2017
<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
Ce ne sont donc plus les unités anti émeutes qui ont aidé la jeune fille mais « un jeune homme ». Ils vont bientôt devoir avouer que la voiture n’était pas en feu.
12 février 14h : La thèse selon laquelle les manifestants auraient incendié une voiture avec une famille dedans se répand de plus en plus dans la presse. Pourtant, plusieurs éléments montrent clairement que la voiture de la maman n’a pas pris feu. Elle a été écartée par les manifestants, c’est une autre voiture qui a été retournée et brûlée.
On peut voir cette voiture se faire retourner et incendier également sur cette vidéo (à partir de 00:00:07)
C’est la même voiture que celle du périscope de @algersousbois. Il s’agit également de la seule voiture ayant pris feu rue Pablo Picasso.
Cette version est validée par d’autres témoignages :
Pour aller plus vite, le témoignage d'une manifestante (confirmé par deux autres témoins). Voilà. 4/ #Bobigny pic.twitter.com/eoQeBUDmsy
— Sihame Assbague (@s_assbague) 12 février 2017
<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
Paris-luttes est un outil qui fonctionne sur la confiance. Nous nous basons sur la bonne foi des personnes qui nous transmettent des témoignages et nous refusons éthiquement de promouvoir des informations fausses.
Sur ce témoignage précis, nous nous appuyons sur les confirmations d’au moins 4 personnes différentes qui ont vu la scène sous différents angles.
Ce témoignage, sorti hier à 21h45, soit environ 1h30 après le communiqué de la préfecture de police, est d’ailleurs en partie corrélé par un autre récit publié plus tard sur « Le Bondyblog ».
Ce soir, le samedi 11 février, une partie de la presse reprend un communiqué de la préfecture tentant de manipuler la réalité afin de justifier une intervention policière. Dans ce communiqué il est dit :
« Des effectifs de police ont dû intervenir pour porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu », écrit la préfecture de police dans un communiqué de presse ce samedi soir.
Il convient donc de rétablir la vérité.
Vers 17h 45, les jeunes revenaient vers le rassemblement après s’être affrontés aux flics au niveau de la dalle de la préfecture. Les (très) jeunes revenaient très chauds de cet affrontement. Dans une certaine excitation, ils faisaient un peu n’importe quoi en s’en prenant notamment aux poubelles, les cramant et les faisant rouler ensuite le long de la rue Pablo Picasso.
A un moment, les jeunes ont renvoyé rouler une poubelle enflammée sur une voiture en mouvement. La poubelle ne s’est pas renversée, le feu n’a pas pris. Autour, des projections de feu ont eu lieu, un peu. Mais la voiture n’a pas pris feu.
De la voiture, une femme paniquée est sortie en se jetant sur la plage arrière où étaient ses deux enfants. Je l’ai notamment vue sortir son enfant.
Je répète qu’il n’y avait pas de feu. La petite fille a été sortie par d’autres gens qui ont réagi direct.
Suite à ça, les jeunes qui avaient fait cette connerie se sont fait grave embrouiller par la foule, et notamment des plus grands qui les ont accusé de faire n’importe quoi. Parallèlement à ça, des gens ont poussé la voiture de manière à l’écarter du feu. Un mec s’est d’ailleurs fait écraser le pied à cette occasion par les pneus.
Tout le monde a réagi et a aidé la maman à retrouver sa fille, qui avait été perdue dans la mêlée. Mais à ce moment-là on n’a pas été très aidé par la police parce qu’ils ont gazé massivement jusqu’à ce qu’on ne puisse littéralement plus respirer dans la rue. A ce moment-là, la maman n’était plus du tout en danger...
Donc plusieurs éléments sont à sortir de ça :
- La voiture n’était pas en feu. Elle ne l’a d’ailleurs jamais été. Une voiture a bien brûlé plus tard au même endroit mais il s’agissait d’une Renault Clio grise alors que la voiture de la dame était (me semble t-il) une Peugeot.
- La maman n’était pas en danger, il n y a pas eu d’agression physique sur sa personne, ni sur les enfants évidemment.
- Il y a eu une grande solidarité des gens auprès de la maman. Les gens ont tout fait pour retrouver sa fille.
- La préfecture joue un rôle louche puisqu’elle tire sur la corde affective. On a connu ce procédé pendant la manif du 14 juin 2016 contre la loi Travail à propos de l’hôpital Necker. Pareil durant la COP21, où la préfecture avait tenté de camoufler les violences policières en utilisant les morts du 13 novembre 2015.