Décidément, la SNCF met tout en oeuvre pour casser les grèves !
Ça avait commencé avec le “service minimum”, sous le gouvernement Fillon : obligation aux grévistes dans le domaine du transport de se déclarer 48h à l’avance.
C’était déjà une sérieuse atteinte au droit de grève puisqu’on substitue des non grévistes aux grévistes.
Ensuite, en 2016, pour concurrencer les cars Ouibus de la SNCF, les “cars Macron” ont été lancés au nom de la libéralisation du marché.
Ce qui a entraîné un gros déficit de Ouibus dès la même année, principalement du fait de prix attracttifs, mais du coup trop bas pour rentabiliser les cars !
La SNCF traîne donc un déficit de plusieurs centaines de millions... lié à ses cars ! Cherchez l’erreur.
Pour l’anecdote, la SNCF tente tout pour récupérer ses clients train/bus et lance même des initiatives folles : par exemple, Ouicroquettes (non ce n’est pas une fake news !) qui permet de faire garder son chien gratuitement à domicile quand on utilise un Ouibus.
Depuis le début du mouvement des cheminots, plusieurs initiatives de la SNCF ont été mises en place :
- mettre la pression sur la grève par gratuité : c’est-à-dire la grève des contrôleurs, pas de contrôle des tickets.
Dans le droit du travail, ne pas faire le taf pour lequel on est payé quand on est là (contrôler des billets, par exemple) est considéré comme une faute lourde.
La SNCF en fait des tonnes pour expliquer depuis 2009 (à SUD Rail, principalement) que sans billets, il n’y a pas d’assurance, que la sécurité des usagers sera menacée du fait d’une affluence énorme...
Bref : elle botte en touche pour ne surtout pas manquer de sanctionner les grévistes qui laisseraient monter gratos des usagers dans un train !
Bouh ! Aux méchants grévistes qui veulent mettre en danger les voyageurs !
- rendre les grévistes responsables de l’augmentation des tarifs
Si vous n’avez pas remarqué, sachez que dorénavant, pour acheter un billet en ligne sur le site de la SNCF, c’est au tarif maximal les jours de grève !
La SNCF rentabilise la grève en mettant un tarif unique : le tarif le plus élevé pour tout un tas de lignes. Elle propose également... son service de Ouibus, toujours moins cher, et toujours... désespérément lent !
Adieu les billets “moins chers” (tout est relatif) : vous devrez payer plein pot votre billet les jours de grève, souvent en faisant la queue au guichet, et gare aux contrôleurs !
Il y en a partout, ils sont nombreux et accompagnés de leurs copains agents de sécurité.
De quoi ne pas aller au taf et rejoindre le Collectif des usagers de la SNCF pour une grève illimitée !
Bouh ! Aux méchants grévistes qui obligent leur employeur à augmenter les tarifs !
- organiser un nouveau service de covoiturage
Comme par hasard, en plein milieu des grèves !
Avec des grandes pubs sur les panneaux lumineux des autoroutes Vinci : « Grève SNCF, pensez au covoiturage »
... surtout si l’oseille de ton covoit va à la SNCF, bien sûr...
Bouh ! Aux méchants grévistes qui obligent la SNCF à proposer des covoiturages !
Le site est confidentiel et se présente ainsi : « (il) a pour ambition de simplifier le quotidien des Français pendant les grèves en rassemblant les offres de covoiturage existantes. » .
Cette initiative lancée par la Mairie de Paris, Waze, Facebook, SNCF et soutenue par le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) et la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU) fait aussi la promotion de l’initiative de covoiturage gratuit (les jours de grève) de la région IDF.
Se présentant évidemment comme « citoyen et solidaire » le site fonctionne sans appli en proposant un simple kit à télécharger et à imprimer.
Et bien évidemment, pendant les grèves, la SNCF ne prendra pas de commission sur les trajets !
Le site ne va pas jusqu’à dire combien la boite de com’ a empoché sur le dos des grévistes et des voyageuses et voyageurs pour ce site indigent...
Ni si des jaunes vont venir garder Médor pendant le covoit’.
Quand le président Pépy et la présidente Pécresse marchent main dans la main, les cheminot·es et usagèr·es ont du souci à se faire...