Lors d’une réunion en milieu de semaine dernière entre la préfecture et les syndicats, la préf a annoncé vouloir attaquer, isoler et nasser le cortège de tête entre le boulevard Raspail et la rue de la Glacière, et a proposé aux organisations syndicales de s’en dissocier et de prendre des trajets de contournement.
Selon plusieurs sources, les syndicats présents ont refusé de collaborer avec la préfecture.
Ils ont essentiellement demandé à la préfecture de ne pas bloquer la manif et de ne pas attaquer le carré de tête, et affirmé ne pas vouloir répondre aux injonctions de la préf pour isoler le cortège de tête du fait qu’un certain nombre de leurs adhérents y sont souvent présents.
La préfecture leur avait annoncé qu’elle laisserait sortir les gens qui ne porteraient pas d’habits noirs ni de matériel de protection.
La préf a conclu qu’un encadrement de flics se ferait également sur les rues latérales, « éloigné » des cortèges.
L’insistance du préfet à ce que la réunion reste secrète est louche : bluff ou pas, on verra bien !
Si on se base sur la composition de l’année dernière, il est probable qu’il y ait, aujourd’hui, dans l’ordre :
-cortège de tête dont Gilets jaunes, cortège offensif, collectifs en lutte, syndicalistes…
-carré syndical dit « carré de tête » (représentants de l’intersyndicale) et son service d’ordre
-cortèges syndicaux (dans l’ordre : CGT - Unef - UNL - FO - Solidaires - FSU)
L’année dernière, le cortège de tête a été bloqué à Austerlitz ; ce qui a donné lieu au gazage du carré syndical coincé sur le pont et à un éparpillement de la manif : une partie partant vers les quais, l’autre continuant l’itinéraire de base, et le cortège syndical a accepté d’être détourné et a pris le pont Charles de Gaulle. Des milliers de personnes du cortège de tête ont pu s’enfuir par les quais ou en faisant marche arrière, mais beaucoup ont été arrêtées.
La stratégie du nouveau préfet Lallement semble être assez bourrine : attaque frontale ou découpe des cortèges avec des rangées de CRS, nasses géantes et tabassages.
Ce fut le cas lorsque la manif du 20 avril dernier fut poussée et nassée à République.
Ne pas se laisser diviser entre manifestant.es, toutes et tous travailleurs et travailleuses, syndiqué·e·s ou non, est certainement la meilleure réponse collective à avoir !