La Maison des peuples est ouverte - et déjà évacuée

Ce samedi 16 novembre, la Maison des peuples a ouvert en lieu et place de l’ancienne Flèche d’or, dans le 20e arrondissement de Paris. Elle a été expulsée par un gros paquet de keufs (bacqueux et en armures) vers 17h, malgré les 200 à 300 soutiens présent·e·s. Trois vigiles tiennent le lieu

  • La maison des peuples a été évacuée

    L’expulsion a eu lieu en fin d’après midi. Les flics très nombreux ont arrété les gens. Celles et ceux qui n’avaient pas de papiers sur eux sont parti.es au comissariat pour verification d’identité. A l’occasion les flics ont gazé et lancé des grenades assourdissantes pour disperser les quelques 200 personnes venues en soutien.

  • Les flics sont devant la maison du peuple, besoin de soutien

    Un panier à salade, des voitures de bac sont présentes autour de la maison du peuple au 102 rue de Bagnolet. Besoin de soutien urgemment.

À partir de ces 16 et 17 novembre, nous, Gilets jaunes, militant·e·s écologistes, accueillant·e·s de migrant·e·s, transpédégouines, mal-logé·e·s, soignant·e·s ouvrent cette Maison des peules.

Cet espace vide depuis deux ans — alors que tant de personnes dorment à la rue — mais habité depuis plusieurs jours maintenant, va trouver une utilité auprès des collectifs, des mobilisations, des Parisien·ne·s, des banlieusard·e·s et de ceux venus de beaucoup plus loin qui ont besoin d’espaces pour réfléchir, discuter, organiser et agir ensemble.

Ces derniers mois, nous nous sommes rencontré·e·s dans les luttes. Chacun·e est arrivé·e avec ses thématiques et ses pratiques, tou·te·s sommes reparti·e·s avec la conviction que nous sommes complémentaires et enrichi·e·s par ces rencontres.

Les violences, les oppressions, les menaces qui nous touchent ont en commun d’être les conséquences directes d’un capitalisme de plus en plus autoritaire.

Nous voyons ce système prêt à abandonner ses apparences démocratiques, à éliminer ou corrompre ce qu’il présentait autrefois comme des contre-pouvoirs. Obsédé par le profit, il a renoncé depuis longtemps à préserver un avenir pour les peuples, pour les espèces vivantes, y compris peut-être pour lui-même…

Nous cessons de vouloir le raisonner et construisons nos propres laboratoires, accueillants et inventifs, pour créer des rapports respectueux, dénués d’exploitation, privilégiant l’intelligence collective, les diversités culturelles, la justice, l’éducation populaire, la prise en compte de la globalité du monde, et toutes démarches privilégiant la construction commune à long terme.

Parce que nos gilets sont jaunes, noirs, vers, rouges, oranges, violets… ou parce que nous sommes sans gilet, nous invitons tous les peuples, en réflexion, en expression et en action. Cette Maison des peuples est une action parmi d’innombrables initiatives qui fleurissent partout dans le pays et dans le monde.

Venez nous rejoindre et participez. Notre rêve est reconductible et ne manquera pas de s’enrichir des mobilisations syndicales du mois de décembre. On construit et on lutte tou·te·s ensemble !

Note

Maison des peuples, 102 bis, rue de Bagnolet, métro Gambetta

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