Le tribunal de Chambéry a jugé irrecevable la plainte pour « injures publiques » visant Daniel Ibanez, le porte-parole en France des opposants au Lyon Turin.
Une petite centaine de personnes était présente, hier matin, devant le tribunal correctionnel de Chambéry pour manifester son soutien à Daniel Ibanez, une des grandes figures françaises de l’opposition au projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Dans un article du Dauphiné Libéré du 23 février 2014, l’homme est accusé d’avoir comparé le projet du Lyon-Turin aux travaux du Troisième Reich, lors d’une réunion publique à Modane. Une version qu’il conteste en bloc, et à laquelle il répond directement par écrit au journal. « J’ai été victime de censure, je n’ai jamais eu ni réponse ni publication concernant ma contestation écrite », explique-t-il au téléphone à Reporterre. Une situation qui ne le surprend guère : « Le Dauphiné Libéré reçoit des campagnes publicitaires de LTF [Lyon-Turin Ferroviaire, le promoteur du projet, ndlr] » souligne-t-il en rappelant l’impressionnante campagne de communication orchestrée il y a un an par l’entreprise auprès de dix organes de presse, dont le quotidien régional, et révélée par Terra Eco.
Suite à ses propos supposés, Hubert du Mesnil, président du LTF, a assigné Daniel Ibanez en justice, pour « injures publiques ». Mais le tribunal a rejeté la demande vendredi 11 juillet, la considérant irrecevable. Le plaignant garde la possibilité de faire appel, mais l’innocenté se veut confiant : « Ils n’ont pas d’autres arguments qu’un article de presse locale. En l’occurrence, j’attends toujours qu’on me fasse la preuve de ce que j’ai dit… ».
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