Homme violent, dégage ! La rue n’est pas à toi, les femmes ne sont pas à toi !

Nous ne pouvons lutter avec des hommes violents. Nous devons veiller à la sécurité et à la sérénité de nos soeurs de lutte. Tant qu’il le faudra, nous les dégagerons !

A la manifestation du 1er mai, un homme violent que nous avions exclu de notre groupe et donc de notre organisation (Coordination des Groupes Anarchistes - Région Parisienne) suite à notre connaissance de violences qu’il a exercé envers des femmes, était là, à la manifestation libertaire du matin et à celle de l’après-midi. Alors que nous l’avions déjà exclu le matin de la manifestation libertaire, il est revenu à la manifestation syndicale. En fin de manifestation sur la place de la Nation, nous avons pu enfin le repérer et le dégager. Nous étions une trentaine, anarchaféministes et sympathisantes du FRAP, ainsi que des camarades féministes à le sortir physiquement de la place, sous les cris de « Homme violent dégage !  », « Pas d’agresseurs dans nos manifs ! ».

Lors de son exclusion nous avions prévenu différentes organisations pour ne pas que cet homme réintègre une autre et nous demandions de l’exclure des espaces de lutte. En tant qu’anarchistes, mettant en avant les luttes féministes dans notre groupe, ayant également un front de lutte antipatriarcal non-mixte autonome (le FRAP), la présence d’hommes violents (quelles que soit les violences, qu’elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles) est inadmissible dans nos espaces de luttes, que ce soit dans les organisations, collectifs ou dans la rue. Nous encourageons dans chaque organisation, chaque collectif, la création d’espaces non-mixtes afin de mettre à jour les violences que nos sœurs de lutte subissent, car si nous avons pu à maintes reprises être au courant de pratiques violentes de certains anciens camarades à l’égard de nos sœurs de lutte, c’est grâce au FRAP. Mettre à jour et agir selon les demandes des concernées, en plus de leur exclusion qui est la base. Nous ne pouvons pas lutter avec des hommes violents, cela irait contre nos principes. De plus nous devons veiller à la sécurité ainsi que la sérénité de nos sœurs de lutte.

La stratégie de l’homme violent est toujours la même, en premier lieu le déni. Il disparaît pendant quelques temps et réapparaît. Il manipule. Il fait croire aux autres à un malentendu. Le 19 mars dernier, à la marche pour la justice et la dignité, un violeur était là en toute impunité, à une marche pour la dignité. Soit ces hommes sont dans le déni, soit ils n’ont aucun scrupule à se pointer dans des espaces qu’ils salissent. A chaque fois, nous les avons dégagés. Evidemment il est difficile de les reconnaître dans la foule, évidemment toutes et tous ne sont pas au courant, c’est la raison pour laquelle nous continuerons de les dénoncer et de les dégager. Nous appelons toutes les organisations et collectifs à faire de même lorsqu’ils sont au courant de la présence d’hommes violents en leur sein. Auquel cas nous vous encourageons à faire appel à nous. Car un homme violent qui reste, ça veut dire que la sœur qui a subit ces violences s’exclut de la lutte, ça veut dire qu’elle ne peut être sereine, ça veut dire qu’elle ne peut plus compter sur ses camarades, ça veut dire que pour elle, la lutte n’a plus de sens et ça veut aussi dire que cet homme peut recommencer avec d’autres femmes.

Si tu tapes sur l’une d’entre nous, tu tapes sur nous toutes !

Notre rôle au FRAP c’est aussi ça, c’est concret, car déjà beaucoup de nos sœurs ont trop souffert et nous ne tolérerons plus jamais ça. Plus que jamais nous continuerons d’organiser des stages d’autodéfense collective : une nécessité vitale et politique pour toutes, qui nous libère et nous fait sentir notre force et notre solidarité !

On oublie pas, on pardonne pas !

Note

Pour nous contacter : frontlutteantipatriarcal@gmail.com

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