3e communiqué du collectif de la Cantine des Pyrénées
Le samedi 4 octobre, nous avons occupé un local au 35 rue Piat dans le 20e arrondissement. Comme beaucoup de ceux appartenant à la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) - dont la présidente Frédérique Calandra est l’actuelle maire du 20e - ce local était vide.
Dans ces locaux, nous comptions reprendre les activités de la cantine des Pyrénées brutalement interrompues après l’expulsion du 11 août dernier.
À lire : Texte d’appel à la manifestation
Bien avant d’être expulsés, nous avions fait savoir à la mairie que nous étions prêts à payer un loyer dont le prix ne nous obligerait pas à dénaturer nos actions. La mairie a interrompu toute négociation après les élections municipales de mars dernier.
Nous sommes déterminés à maintenir l’esprit de rencontre, d’échange, d’entraide et de solidarité vécu pendant un an et demi par les habitants et travailleurs du quartier. Nous poursuivrons l’organisation de repas solidaires, de permanences sans-papiers, retraités et mal-logés, de cours de français, de distributions de vêtements et de nourriture...
C’est la raison pour laquelle, soutenus par 300 personnes, nous avons investi le local de la rue Piat. Malgré nos tentatives, aucune négociation n’a été possible. La seule réponse de la RIVP a été l’envoi massif de forces de police qui ont employé la manière forte pour nous expulser.
Rien de ce qui est arrivé n’entame notre volonté d’obtenir un lieu pérenne !
Contre la casse des initiatives de solidarité auto-organisée,
Contre la répression,
Soyons nombreux à soutenir la cantine !
Prochains rendez-vous :
- Mercredi 8 octobre à 10h pour distribuer des tracts, devant l’ancienne Cantine, 331 rue des Pyrénées
- Samedi 11 octobre, à partir de midi, pour un repas près du lieu de l’expulsion, sur le belvédère du parc de Belleville (croisement rue des Envièrges/rue Piat)
Récit de la manif et de l’expulsion
publié sur Squat.net
Une manif de soutien à la Cantine des Pyrénées expulsée était appelée aujourd’hui, à 14h. Ouverte en janvier 2013 et expulsée le 11 août dernier, la Cantine des Pyrénées ne compte pas terminer son histoire avec cette expulsion. Ci-dessous, récit de la manif du 4 octobre :
Avec à peu près une heure de retard, la manif s’élance, réunissant 200 à 300 personnes. Remontant la rue des Pyrénées, le cortège descend ensuite la rue de Ménilmontant, avant de tourner dans la rue des Cascades… Entre autres slogans, « La Cantine expulsée, nous la ferons revivre ! » accompagne la manifestation. Un camion sono précède la banderole de tête (« La Cantine est expulsée, la lutte continue ») et commence à passer du son bien politisé (Kochise, La K-bine, …) et finit par passer de la grosse daube (Black M), mais bon, c’est pas le plus important, cette sono aura aussi servi à des pauses (pas toujours audibles, le mégaphone s’avérant plus efficace) laissant place à des discours sur la Cantine des Pyrénées, l’espace Louise Michel et plus tard sur la nouvelle occupation de la rue Piat.
Sous surveillance policière (quelques civils de part et d’autre de la manif, en plus des deux-trois motards qui nous « escortent »), la manif est plutôt calme. Sur le côté, des affiches et autres stickers sont collés sur les murs.
Peu avant 16h, quelques fumigènes égayent la manif, qui passe devant le belvédère de Belleville et s’arrête peu après, sur la rue Piat.
À ce moment-là, chouette surprise, un nouveau squat est rendu public, au 35 rue Piat. Celui-ci doit accueillir la suite de la Cantine des Pyrénées. Une partie des manifestant-e-s entrent dans les lieux, tandis que les autres restent dans la rue. Tout le monde fête cette nouvelle ouverture, des stands de gâteaux et tartes sont sortis, un tract est distribué et le voisinage peut faire connaissance avec le projet.
Selon le tract qui est distribué, le local occupé (au rez-de-chaussée d’un immeuble) appartient « à la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), dont la présidente Frédérique Calandra est l’actuelle maire du 20e ».
Sur le tract, on peut lire également que « la RIVP, comme l’ensemble des acteurs du logement social, participe activement à la spéculation immobilière et plus de la moitié des places en logement ‘social’ sont attribuées aux 10% des demandeurs les plus riches.
Faute de pouvoir vivre en dehors de ce monde, nous sommes prêts à payer un loyer qui ne nous obligerait pas à dénaturer nos actions. Nous l’avions déjà fait savoir à la mairie bien avant l’expulsion du 331, rue des Pyrénées le 11 août dernier. Nous n’avons pas été entendus. »
Apparemment, la mairie du 20e est toujours sur la même longueur d’ondes, puisque vers 19h, des dizaines de fourgons de CRS et de gendarmes mobiles se préparaient à l’action sur la place Gambetta (où se trouve la mairie du 20e arrondissement). À 19h05, ceux-ci partaient en direction de la rue Piat…
À 19h40, la nouvelle Cantine était expulsée. Une cinquantaine de personnes ont été encerclées à l’extérieur par les flics, dans une nasse. D’autres personnes les rejoignaient en soutien, en vain. Les flics ont carrément défoncé les portes pour virer les gens à l’intérieur. Comme souvent, l’expulsion est illégale : les flics n’ont pas voulu prendre en considération des papiers qui mentionnaient une occupation depuis plus de 48 heures.
La lutte continue !
Communiqué de l’occupation du 35 rue Piat :
Ici nous occupons un local vide, comme beaucoup de ceux appartenant à la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), dont la présidente Frédérique Calandra est l’actuelle maire du 20e.
Les locaux soit disant réservés pour des activités sociales sont généralement loués à des commerces dont le « modèle économique » correspond à la population embourgeoisée que la mairie aimerait voir s’installer.
La RIVP, comme l’ensemble des acteurs du logement social, participe activement à la spéculation immobilière et plus de la moitié des places en logement « social » sont attribuées aux 10 % des demandeurs les plus riches.
Faute de pouvoir vivre en dehors de ce monde, nous sommes prêts à payer un loyer qui ne nous obligerait pas à dénaturer nos actions. Nous l’avions déjà fait savoir à la mairie bien avant l’expulsion du 331, rue des Pyrénées le 11 août dernier. Nous n’avons pas été entendus.
Les jours qui viennent seront décisifs pour la Cantine.
Restons ensemble ! C’est en restant unis que nous pourrons garder ce lieu !