Des coups de feu. Un retraité raciste. Une victime dont la famille est issue de l’immigration. Comme une répétition macabre de l’attentat raciste commis vendredi 23 décembre contre la communauté kurde à Paris. Les faits ont eu lieu lundi 26 décembre au soir, à Évry, en banlieue parisienne. Un homme de 61 ans a ouvert le feu sur une jeune fille de 13 ans qui rentrait chez elle.
Le retraité était sorti de son appartement avec un revolver de calibre 22 Long Rifle et avait tiré plusieurs fois sur l’adolescente, qui a eu le réflexe de courir à toute vitesse dans l’escalier, alors qu’elle était sous le feu. Elle a été blessée à la hanche par une balle, mais ses jours ne sont pas en danger. C’est une miraculée.
Premier motif d’étonnement, le forcené armé a été arrêté tout en douceur. Le RAID a négocié « pendant plusieurs heures » avec cet individu qui avait pourtant déjà tiré, avant d’être interpellé. La police a tué de nombreux conducteurs et passagers cette année pour de simples refus d’obtempérer. Cette fois-ci, les forces de l’ordre ont eu la gâchette beaucoup moins facile.
Autre zone d’ombre, le tireur aurait dit s’être inspiré de l’attaque terroriste sur le centre culturel kurde de vendredi dernier. La mère de la victime explique au Parisien que le retraité a dit aux policiers : « ce qu’il s’est passé il y a deux jours m’a donné de la force » en référence a l’attentat raciste survenu le 23 décembre.
Pourtant, selon la police, « ces tirs seraient la conséquence d’un différend entre voisins au sujet d’un problème de volume de musique » et le suspect, « Tony F., était inconnu des services de police ». La police est tellement d’extrême droite que même devant une réincarnation du maréchal Pétain, elle continuerait à assurer qu’il n’y a aucune intention raciste. L’attentat contre les kurdes, pourtant revendiqué ouvertement par le responsable, en a été une illustration glaçante.
« Ce monsieur ne nous connaît pas et nous n’avons aucun différend ici » explique la mère de la victime. Le Parisien ajoute que d’autres habitants de l’immeuble se « plaignent de propos racistes antérieurs ». Visiblement, les autorités préfèrent encore reprendre la version de l’agresseur plutôt que celle des victimes.
Dernier motif d’interrogation, l’absence quasi-totale de médiatisation de cette affaire gravissime. Les médias se ruent sur le moindre fait divers, se gorgent de « l’insécurité », mais ici rien. Seul Le Parisien, dans un article payant, évoque les faits et parle de la dimension raciste. Pourquoi cette omerta sur une attaque armée contre une mineure ?
Pendant ce temps, les chaînes de Bolloré continuent leur propagande criminelle en continu, parlant de « grand remplacement », de « remigration » et d’islam au quotidien, favorisant le passage à l’acte des fascistes.
Puisque les autorités et les médias mettent délibérément en danger des millions de personnes dans ce pays, la question de l’autodéfense doit être à l’ordre du jour.