Lycéen-ne-s, étudiant-e-s, professeur-e-s, doctorant-e-s, personnel de l’administration, BIATOS, le mouvement contre la loi travail a commencé dans nos établissements il y a quatre mois déjà. Depuis de nombreux secteurs se sont mis en grève, se sont mobilisés, ont manifesté, ont bloqué, ensemble nous nous sommes fait gazés, matraqués, arrêtés, réprimés.
Nous nous sommes organisés par fac, par lycée, en assemblées générales, en comités de mobilisations. Cependant depuis plusieurs semaines les partiels, le bac, la fin des cours et la fermeture des facs ne nous permettent plus d’avoir de continuité stratégique ayant un sens en tant que secteur. Avons nous pour autant arrêter de nous mobiliser ? Évidemment non ! Nous nous retrouvons pour la plupart dans le cortège de tête avec l’alliance des étudiant-e-s et des interpros ou en tant que militants autonomes. Certain-e-s de ceux qui adhérent à des syndicats ou à des partis défilent également avec eux. Nous continuons le combat !
Et nous continuerons le combat ! L’été sera clairement chaud, des dates de mobilisation sont déjà à l’ordre du jour, le 5 juillet pour une nouvelle manifestation ou même l’université d’été du PS du 26 au 28 août qui se tient, par pure provocation, à Nantes. L’euro de foot est toujours également en cours. De plus nous sommes nombreux à apporter notre soutien aux secteurs toujours en grève, les postiers du 92 par exemple.
Cependant, pour beaucoup d’entre nous l’été, est aussi synonyme de travail, pour payer nos études (dont les frais d’inscriptions augmentent chaque année), pour apporter un complément de revenu à des salaires stagnants, ou pour compenser la précarité des enseignant-e-s chercheur-ses. Il sera parfois difficile pour toutes et tous de se mobiliser.
Nous devons donc réfléchir à une perspective commune et unitaire entre tous les usager-e-s et salarié-e-s de l’enseignement dès la rentrée prochaine. Nous devons affirmer dès aujourd’hui que sans retrait de la loi travail il n’y aura pas de rentrée scolaire. Nous avons maintenant deux mois pour nous organiser, à Paris et dans toutes les universités, pour bloquer tous les établissements. Nous avons deux mois pour donner un sens aux contacts déjà pris dans la mobilisation entre facs, lycées et personnels. Et même plus nous avons deux mois pour en créer des nouveaux, pour se rassembler et porter une action radicale et unitaire.
Nous pouvons compter sur la lenteur de la bureaucratie et les vacances parlementaires pour cela, et quand bien même cette loi passerait avant la rentrée, par quelques moyens que ce soit : 49.3 ou « démocratie parlementaire classique » affirmons dès aujourd’hui que nous ne laisserons pas faire, et que nous nous battrons.
Deux mois c’est bien assez pour préparer le blocage d’une rentrée dont personne ne veut.