En octobre au café-librairie Michèle Firk :
Mercredi 14 – 18h30 Discussion autour du prochain numéro de CQFD consacré à la Syrie.
Le prochain numéro d’octobre de CQFD – le mensuel marseillais préféré de votre librairie – sera consacré à la Syrie. Nous leur avons proposé de venir le présenter ce jour.
À l’heure où Bachar al-Assad, le principal responsable de la tragédie syrienne, est remis en selle par l’ensemble de la communauté internationale sur fond de réal-politique, CQFD a souhaité donner la parole aux révolutionnaires civils syriens, qui ont vu leurs espoirs de changement confisqués par des jeux géostratégiques et la militarisation du conflit. Ils nous rappellent que leur lutte continue à travers l’auto-organisation des zones « libérées » et le soutien aux populations civiles qui subissent toujours les attaques du régime – comme le 16 août à Douma, où 96 personnes ont trouvé la mort suite à un bombardements sur un marché populaire.
CQFD est également parti à Istanbul à la rencontre d’une diaspora syrienne hétérogène, entre exploitation économique et reconstruction culturelle. Tandis que l’on apprend que l’Union européenne débloque plus d’un milliard d’euros pour « fixer » les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie (Turquie, Jordanie, Liban) et ainsi endiguer l’afflux vers la forteresse Europe….
Jeudi 15 – 19h30 Capitalocène et Crimes climatiques : un autre regard sur la COP21. Discussion avec Christophe Bonneuil, autour du recueil « Crimes climatiques stop ! »
Dans une de ses pièces, Armand Gatti cite un slogan du Berlin des années 70 « il y en a qui s’occupent de la pluie et du beau temps, pas nous ! ». Aujourd’hui, face à l’ampleur des changements climatiques, la multiplication des catastrophes naturelles et face à la menace qui pèse sur nos conditions d’existence, on ne peut reprendre sans hésiter un tel slogan. On pourrait même l’inverser et souhaiter que l’on ne se préoccupe plus que de l’urgence du climat et de l’écologie en général, au risque d’y perdre la partition nature/culture, socle de la pensée occidentale.
Le sommet de la COP21 sur les changements climatiques, fin novembre à Paris, se présente comme un moment international et historique de décision sur ces enjeux, la révolution en moins, et peut-être même la discussion tout court. On ne peut toutefois que se méfier quand un mot d’ordre est repris par tous les gouvernements, y compris quand ils ne sont pas sans responsabilités dans les causes même de la crise. Et sur la nature de cette crise ou de ce point de non retour, il y a de nombreux débats que nous discuterons.
On serait entré avec la révolution industrielle dans l’anthropocène, terme qui nomme le soudain poids de l’espèce humaine comme acteur géologique. Christophe Bonneuil parle plutôt dans « L’événement anthropocène » de capitalocène, de thanatocène, d’occidentalocène ou de phagocène, etc., pour multiplier ainsi les questions et sortir du récit de la prise de conscience par l’humanité de sa responsabilité une et indivisible, peu importe toutes les autres divisions et causes de la situation. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quels infinis nous restent-ils dans un monde fini ?
Vendredi 23 – 19h Discussion/débat autour de l’ouvrage “Charles Martel et la bataille de Poitiers” (Ed. Libertalia) en présence de ses auteurs : William Blanc et Christophe Naudin.
De l’histoire au mythe identitaire
La bataille de Poitiers, en 732 (ou 733), opposant les troupes arabo-berbères d’Abd al-Rahmân aux Francs de Charles Martel, est un événement de l’histoire de France peu à peu devenu mythe historiographie et enjeu de mémoire. Alors que le dernier livre véritablement consacré à la question date de 1966, les années 2000 ont vu l’apparition d’un nombre croissant de publications souvent écrites sans distance ni mesure. Au même moment, la commémoration de l’événement est devenue l’objet d’utilisations politiques par l’extrême droite occidentale, phénomène qui a culminé en France avec l’occupation, en octobre 2012, du chantier de la mosquée de Poitiers par le groupe Génération identitaire, puis par la propagation, en janvier 2015, du slogan « Je suis Charlie Martel », à la suite du massacre de Charlie Hebdo.
Alors que les mémoires s’enflamment, cet ouvrage inédit propose de revenir tout d’abord à l’histoire mal connue de la bataille en la restituant dans le contexte large des relations entre le monde franc et l’empire islamique. Puis d’analyser, en deuxième partie, les échos
successifs rencontrés par le souvenir de la bataille au Moyen Âge, à l’époque moderne, auprès des philosophes des Lumières et des romantiques, dans les écoles de la IIIe et de la IVe République et au sein de la culture populaire. Une attention particulière est portée à l’actualité récente du mythe de Poitiers, notamment au sein des extrêmes droites française et européenne.
Dimanche 25 – à partir de 13h Nous, la forêt qui brûle Rencontre publique autour de la Parole Errante demain !
Invitation à discuter de l’avenir du lieu.
Ceux qui invitent sont de ceux qui y sont aujourd’hui au quotidien et qui, depuis un an maintenant, cherchent une réponse concrète au problème posé par le Conseil Général fin mai 2016 : la fin du bail tel qu’il a existé pour Armand Gatti et son équipe toutes ces années. Nous, usagers, metteuses en scène, comédiens, libraires, écrivaines, réalisateurs, chômeuses, musiciens, avons créé un collectif pour imaginer la suite.Nous avons écrit un projet de reprise qui se trouve aujourd’hui entre les mains des élus du Conseil Général.
Ce jour se veut un moment fédérateur depuis lequel nous poursuivrons la construction d’un lieu commun, ouvert, dont les expressions les plus concrètes continueront de s’élaborer ensemble.
Mercredi 28 – 19h30 Présentation de l’archéologie des médias avec Yves Citton
« L’archéologie des media considère les cultures médiatiques comme sédimentées en différentes couches, selon des plis du temps et de la matérialité au sein desquels le passé peut soudain être redécouvert d’une façon nouvelle, alors même que les nouvelles technologies deviennent obsolètes à un rythme de plus en plus rapide » Jussi Parikka
Médias et archéologies, les deux termes semblent s’opposer, entre l’immédiateté toute virtuelle des outils numériques actuels et la poussière dont il faut extraire les vestiges des chantiers archéologiques. Pourtant, des études sur les médias multiplient une perspective archéologie et géologique et cherchent dans des curiosités du 18e siècle des intuitions, des inventions, des possibles étouffés qui ont servi de support au développement des mass-médias et de l’internet. Ils trouvent du nouveau dans l’ancien et réciproquement, ouvrent une conception du temps historique hors de tout schéma d’un progrès linéaire des outils techniques. Jussi Parikka étudie par exemple les insectes, l’internet et les médias, un autre ouvrage porte sur les câbles de communications disposés au fond des océans, ou encore sur le logiciel, les déchets numériques et l’exploitation minière nécessaire à l’informatique.
Par l’archéologie, les dispositifs techniques qui médiatisent nos manières de voir peuvent être perçus comme des milieux, voire une écologie, dans tous les sens du terme tant l’informatique actuel a des besoins obscènes et apparemment infinis de ressources et de Data Center. Sur le temps long, nous en discuterons, il apparaît que « toute dématérialisation est une décontextualisation », et qu’il s’agit moins de parler du virtuel que de tenir comme inséparables immatérialité apparente des processus et infrastructures des outils techniques.
Vendredi 30 – 18h30 Cactus Calamité #2 Présentation du fanzine poétique, itinérant et gratuit. Lectures, musique, expo.
Frapper aux portes, ce que l’on entend, bifurquer, suivre les fils, courir, écrire, se baigner, des on-dit, couler – vomir le miel.
Bégonia, cabaret transformiste//Betteraves à perte de vie//Cercle d’arbres//Castor Amadeus Rimbaud, chien planteur d’arbres//Jean Anguera, sculpteur//Anonyme, tu prends un cutter et tu le reposes//Manèges Pesty, de père en fils//André-Ève, obtenteur de roses