Domination, hypersexualisation et éducation

La domination masculine est une disposition d’esprit inculquée dès le plus jeune âge.
Les femmes sont éduquées pour plaire et les hommes pour dominer.

La domination masculine s’entend par une disposition d’esprit donnant aux femmes et aux hommes un rôle pré-déterminé.

On peut prendre pour exemple la cuisine.
Lorsqu’il s’agit d’un homme derrière les fourneaux tout de suite s’y applique un statut noble. Ce qui est toutefois ironique lorsque l’on sait que dans la haute cuisine, 94% des « chefs cuisiniers » sont des hommes.

Cette disposition d’esprit est inculquée dès le plus jeune âge, en effet les petites filles sont éduquées pour plaire à l’homme.
De là résulte l’hyper-sexualisation qui est omniprésente au sein de notre société. (Les concours de beauté pour jeune filles, les pubs montrant des corps au dimensions « parfaites » sans poils, ni cellulite.)
En grandissant, les jeunes intègrent dans leur personnalité des codes liés au genre.
De là ne naît aucune originalité car iels s’imprègnent seulement des modèles véhiculés par la société pour construire leur propre identité. Sauf quand bien sur quelqu’un.e ne se reconnaît ni dans le genre féminin, ni dans le genre masculin, là cette personne aura du mal à s’exprimer et à s’affirmer dans notre société, qui malgré son ouverture d’esprit reste très conventionnelle.

L’hyper-sexualisation induit certaines valeurs qui perpétuent une relation de pouvoir dans laquelle l’homme domine.
Des contenus sexualisés sont diffusés dans les médias, ils renvoient une image négative de la femme, voire réductrice. En effet, à travers l’industrie de la pornographie, les femmes sont placées en position de soumission face à l’homme dominant.
Sachant que la plupart des jeunes s’éduquent avec des films à caractère pornographique, iels se réfèrent aux codes prononcés dans celui ci. Cela induit un comportement dominant de la part des hommes lors de leur premier rapports sexuels et de fait, ne respectant pas les limites du consentement puis ce qu’iels n’y ont jamais été sensibilisé-e-s.

Donc l’hyper-sexualisation encourage les agressions sexuelles, les attouchements et bien évidemment la discrimination envers les personnes ne se reconnaissant ni dans le genre masculin ni dans le genre féminin car malgré l’évolution de la sexualité dans les médias depuis les années 1960, on parle toujours très peu des gentes LGBTQAP+.
L’hyper-sexualisation présente dans les médias véhicule l’idée que le corps des femmes peut être exploité et agressé.

Les petites filles sont éduquées pour plaire, Rousseau disait « 

Ainsi, toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utile, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes en tout temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance ».

Sous-entendant que l’éducation des femmes n’est pas une fin en soi, elle ne peut se concevoir que par rapport à quelque chose, et en l’occurrence par rapport à l’homme.

Cela a son importance car encore maintenant, notre système éducatif est fondé en grande partie sur l’Émile [Rousseau]. Nous évoluons sur la manière d’éduquer les enfants, cependant nous restons toujours dans le modèle patriarcal, c’est à dire dans une organisation sociale fondée sur la détention de l’autorité par les hommes.

Nous éduquons nos filles pour plaire et nos garçons pour dominer.

Lorsqu’une jeune fille se tient mal à table, ou lorsqu’elle « parle mal », on lui fera presque automatiquement la réflexion de bien se tenir ou alors de bien parler car « c’est vulgaire pour une fille, de se comporter ainsi ».
Mais que signifie « être vulgaire  » ?
Littéralement : « Ce qui manque de distinction, de délicatesse, ce qui choque la bienséance ». Pourtant, un homme malpoli sera qualifié de « grossier » plutôt que de « vulgaire » de même qu’un homme jouant sur son physique sera un « play-boy » .
Et cela par le simple fait, qu’une femme ne doit pas jouer avec les normes de la société.
Une femme doit bien se comporter, bien se tenir, pour plaire. Une femme ne doit pas avoir une sexualité débridée.

On nous éduque en nous disant que le sexe c’est mal ; ou bien que le but premier lorsqu’on a des rapports sexués est la reproduction. Mais où est le problème de donner et de ressentir du plaisir lorsqu’on est une femme ? Pourquoi à l’école on ne nous parle pas du clitoris ?

Les femmes sont éduquées pour plaire et les hommes pour dominer.

Les femmes doivent s’épiler pour plaire aux hommes. Cela remonte à tellement loin, que nous pensons que cela vient de notre volonté, que c’est pour nous.
Certes, on peut ne pas aimer les poils, mais en France, une femme sur deux est influencée par son conjoint pour le type d’épilation choisie, une femme sur deux adapte son épilation en fonction des goûts de son compagnon et une femme sur deux déclare avoir déjà renoncé à une relation sexuelle car elle n’était pas épilée.
C’est une forme de soumission à la domination masculine.

Les femmes sont éduquées pour plaire et les hommes pour dominer.

Par exemple une jeune fille aura des réflexions, si elle s’habille avec des vêtements jugés « trop courts », ou « trop près du corps ».
On s’attaque alors au problème du mauvais côté, ce n’est pas à la femme de s’habiller d’une certaine façon mais à l’homme de la respecter.
Car si ce genre de réflexion vient de la part d’un.e proche, c’est sans doute pour la protéger d’une possible agression dans la rue, alors qu’il faudrait éduquer les garçons à respecter les femmes ainsi que leurs choix vestimentaire. Une jupe n’est pas une invitation à une réflexion.

Si l’on éduque les femmes pour plaire c’est parce que dans notre société il y a certaines normes à respecter.
Études, travail, relation, mariage, enfants. Sous-entendant presque que être seul-e ce n’est pas un bon cadre de vie. Ne pas avoir de copain-e c’est mal vu. Ne pas avoir d’enfants c’est « vraiment dommage ».
Mais qui sont ces gentes qui veulent diriger nos vies jusque dans notre intimité la plus profonde ?

En parallèle, on éduque les garçons pour qu’ils soient virils et protecteurs.
Ceci n’est pas une oppression mais une discrimination, car ce n’est pas le fait de traiter différemment quelqu’un.e par rapport au reste de la collectivité, c’est plutôt l’action d’opprimer.

Éduquer c’est apprendre à un individu les règles sociales, le langage, l’adoption d’une habitude de vie commune.
Vu que nous sommes dans une société patriarcale, et que les grandes règles de l’éducation sont toutes les mêmes, la plupart des hommes sont virilistes notamment parce que leur rôle [inculqué par la société] est de protéger la femme.
Cela n’a absolument aucun sens, étant donné que le plus grand danger pour une femme, c’est l’homme.
Parce qu’on se fait agresser par des mecs, on se fait violer par des mecs, on se fait dominer par des mecs, et en plus de ça il faudrait qu’ils nous protègent quand on a une relation intime avec celui-ci.

Par ailleurs, les mecs qui ne sont pas virils subissent de multiples discriminations, et pire encore s’ils ne sont pas hétéros.
Ils subissent ces oppressions de la part des cismechet [1], car malgré notre société « hyper ouverte » lorsqu’on nous ne rentrons pas dans les normes de celle-ci ou que l’on est différent, on subit de multiples oppressions.

Les femmes sont éduquées pour plaire et les hommes pour dominer.

Changeons notre manière d’éduquer nos enfants, changeons le monde et destituons la domination masculine !

Note

Image prise sur le site « Tout à l’ego »

Tout ce texte fait référence au mec cis hétéro (cismechet)

Notes

[1mec cis hétéro

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