De l’absence de dose radioactive anormale à la reconnaissance d’une contamination

Pour éviter tout émoi on nous avait rassuré, dès le lendemain du déraillement d’un wagon nucléaire en Gare de Drancy le 23 décembre, de l’absence de débit de dose radioactive anormale [1] .
Et pourtant, lors de l’opération de livraison du wagon 5 jours après l’incident, un débit de dose de 56 microsieverts par heure est détecté sur le wagon ce qui correspond à 1/5 de la dose autorisée par an et par personne, précise l’ASN [2].
... Comme par magie... .

Un incident nucléaire qui révèle, bien plus que ça : une contamination continue

La radioactivité constatée n’est pas due exclusivement au déraillement. En effet, l’ASN explique que « L’étanchéité du colis qui contenait le combustible nucléaire usé n’a pas été rompue » [3]. C’est à dire que le wagon émettait de la radioactivité en amont de l’incident et l’ASN semble ne pas s’en expliquer la raison en dehors d’un défaut de propreté au moment du chargement.
...Elémentaire mon cher Watson... !

Rassurons-nous, la source radioactive a été "mise à l’écart"...

Les inspecteurs ont constaté que "le colis a été placé dans une zone à l’écart du trafic ferroviaire". Mieux encore, "La source de la contamination, qui était inaccessible au public dans la configuration de transport, a été retirée et fait l’objet d’analyses commanditées par AREVA." [4]
L’ASN nous parle d’une source de contamination à l’écart, belle image. Cependant, il n’y a pas besoin d’être un grand physicien pour savoir que, si la source de la contamination est "inaccessible pour le grand public", cela n’empêche pas la propagation radioactive au delà de ce point d’émission ! .
...Je dirais même plus, cela n’empêche pas la propagation de la radioactivité... .

L’autorité de sûreté nucléaire ne sait pas compter !

Rappelons par ailleurs que les doses n’ont aucun sens, qu’il ne s’agit que d’une mesure instaurée par l’État. Par exemple, le jour de la catastrophe de Fukushima, l’État japonais a multiplié par 5 le critère "d’acceptabilité par le corps humain" des doses nucléaire afin de rester dans le cadre légal.

Quand l’ASN classe l’incident à un niveau 0 sur l’échelle INES les interrogations sont permises. Et le niveau 0 ne signifie pas que le danger est écarté mais qu’il y a "des écarts par rapport au fonctionnement normal des installations, à l’utilisation normale des sources radioactives ou au déroulement normal des transports."
Et puis on peut se questionner sur les calculettes de l’ASN. concernant le déraillement du wagon, le communiqué de l’ASN parle de 4 essieux sortis des rails, dans la lettre d’inspection ça passe à 8 ! Pourtant ça se voit bien des essieux alors ne parlons pas des doses d’émissions... .
... "Dormez sur vos deux oreilles", personnellement, je vais tout de même essayer de garder un œil ouvert... .

En France comme au Japon : des sacrifiés directs du nucléaire

Suite à la catastrophe de Fukushima, des SDF et autres "indigents" pour l’État nippon sont envoyés sur le site pour tenter de le nettoyer. Cette situation est décriée par de nombreux médias de masse occidentaux [5], comme si cela ne pouvait pas arriver ici.
Et pourtant, cela est le cas aussi dans les centrales françaises ou lors d’incident nucléaire sur le réseau de transport. Il suffit de lire la lettre de l’inspection de l’ASN pour le saisir : L’accès au colis contaminé a été mis sous "la surveillance [continue] d’un gardien". La lettre de l’ASN ne dit pas pour autant que le gardien aurait des supers pouvoirs anti-radioactivité....

La liste de ces "incidents" et contamination de personnel est longue. Il suffit de taper dans le moteur de recherche de l’ASN les mots clefs "incident INES 2013" pour en avoir un aperçu. [6].
...Vous en reprendrez bien une tasse pour la route... .

D’un rédacteur du site coopératif Paris-luttes.info