A 11h00 ce matin de nombreux lycéens se sont retrouvés à Nation pour exprimer leur colère, en tous cas celle qu’on voudrait bien leur laisser exprimer.
En effet, d’abord réunis sur le terre plein central de la place en attendant l’ensemble des lycéennes et lycéens qui avaient pu se libérer, le présence policière était déjà importante aux alentours.
Vers 11h30 la manifestation prend la forme d’une marche vers République. Au pas de charge dans un premier temps, pour profiter de la liberté de circuler qu’ils avaient. Elle n’a pas duré longtemps. Le policier en civil en tête de manifestation a vite sonné l’alerte et à seulement 200mètres de la place les CRS se sont positionnés, barrant la route à la manifestation.


Les lycéens ont très bien réagi : slogans et quelques oeufs fusent mais ils restent groupés.
Devant la ligne de CRS leur barrant la route, après quelques sommations d’usage « Lai-ssez-nous-pa-sser ! - Lai-ssez-nous-pa-sser ! » les lycéens après un compte à rebours partant de 5 jusqu’à 0 ont gentiment chargé les CRS qui les ont repoussés à coups de matraque, de bouclier et de gaz lacrymogène.

Après cette épisode, les policiers, sous prétexte de « faire le passage pour les lycéens » seront omniprésents, et ne cesseront d’avancer à reculons et de contraindre les lycéens. Ceux-ci, privés de liberté danseront, chanteront et entonneront des slogans : « Tout-le monde-dé-teste-la police !!... » ou encore « Lycéens-étudiants-chômeurs-et salariés-c’est tous ensemble-qu’on va gagner-c’est tous ensemble-qu’il faut lutter » et « État d’urgence - État policier ! on ne nous empêchera pas de manifester ! » ...
Chaque fois que les lycéens se sentirons bloqués, quelques oeufs ou objets divers ont fusé mais aussi déterminés qu’ils étaient les provocations étaient belle et bien du côté de la police.

Encore une fois, les policiers en civil qui étaient presque une vingtaine aux abords de la manifestation ont été les plus virulents : repérages au sein de la manifestation, confiscation musclée du marqueur d’une jeune fille qui écrivait « OUI ... » (on ne saura pas la suite) sur une barrière déjà pleine de tags, ou encore prise à partie de quelques jeunes de manière arbitraire et fouille immédiate sous les « libérez-nos-ca-ma-ra-des ».

Arrivés à République, où, quelques heures avant d’autres manifestants avaient été dispersés, les lycéens nassés n’ont eu d’autre choix que de se diriger vers la bouche de métro principale avant que la police ne desserre le dispositif qu’elle avait mis en place.

A noter pour cette manifestation la très faible présence d’adultes aux côtés des jeunes. Quelques photographes et caméras tout de même mais soyons vigilants et attentifs face aux actes des forces de l’ordre avec les manifestants, qui plus est lycéens.