Lu sur bureburebure.info
Il y a quelques jours s’est déroulé au palais du Luxembourg de Paris, une opération de lobbying orchestrée par de grosses pourritures nucléocrates. Tandis qu’à l’intérieur se déroulait le dégueuli, d’aucunEs se sont adonnéEs, à deux pas de là, à une sympathique activité de tractage auprès des passantEs, afin de discuter du nucléaire et son monde.
À l’aune des présidentielles et tandis que la propagande médiatique bat son plein suite aux annonces de poursuite du nucléaire, ces merdes se réunissaient pour parler « enjeux et réussite » et « acceptabilité sociale » du nouveau programme nucléaire. (voir programme de l’évènement)
Il va sans dire que le casting était à vomir : uniquement des dirigeants et cadres politiques et/ou industriels ayant des intérêts personnels capitalistes dans la perpétuation du système de mort militaro-industriel. Ainsi étaient présents :
– l’infâme Gérard Longuet, ancien ministre de la défense, sénateur de la Meuse, premier vice président de l’OPECST, également membre du conseil d’administration de Cockerill. Fervent défenseur du projet d’enfouissement des déchets radio-actifs à Bure (CIGEO).
– le non moins infâme Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’ANDRA.
– l’ignominieux Claude Imauven, président du Conseil d’administration d’Orano (ex-Areva) ; également président du conseil d’administration d’Artelia : entreprise d’ingénierie collaborant avec des entreprises comme Safran, Shell, la société du Grand Paris Express…
Cet évènement était porté par Le Pont des Idées et Passages-ADAPes, médias de la classe dirigeante et patronale qui, non contents d’être pro-nucléaires, promeuvent également des valeurs nationalistes, colonialistes, racistes et xénophobes. Il n’est pas étonnant de retrouver ici de telles idées, indissociablement liées au nucléaire, qui est le fer de lance d’un système capitaliste colonial et dégueulasse.
Mention spéciale à Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée Nationale reconverti dans le lobbyisme, dont la grotesque rhétorique de victimisation vaut le détour. Sur le site de PNC-France, misérable association dont il est le chantre, on peut ainsi lire que « les impérities de minorité agissantes » sont à l’origines de « l’aggravation du bilan carbone de la France » [1]. Bien que ça puisse prêter à confusion, Béber ne nous parle pas ici de ses potes du CAC 40 qui se font un max de thunes et bénéficient de subventions publiques, mais bien des opposantEs, prétendument organisées en « de puissants lobbies ». Béber est en croisade contre « l’obscurantisme » [2], se battant pour la préservation des installations nucléaires, celles-ci étant selon lui un « patrimoine gravement menacé ». En apologiste du progrès et de la science, il s’évertue à dénoncer « l’irrationalité » et la « déraison » de celleux qui remettent en question la toute puissance de l’État nucléaire et de ses experts. S’opposer au nucléaire c’est s’opposer à « la société du savoir », ce qui constitue « une dérive », une menace pour la société. S’opposer à l’industrie nucléaire c’est s’opposer à un processus naturel, et de fait, c’est mal. Sauf que, Béber, l’industrie nucléaire n’a rien de naturel. Pas plus que les églises de village, ou l’idéologie capitaliste. C’est un outil au service de ceux qui le possèdent, une machine de mort pour celleux qui le subissent. Le fait que ces choses existent, soient « réelles » ne les rend pas pour autant naturelles ni ne leur confère une quelconque légitimité morale : ce qui les légitime, c’est le capitalisme, système considérant comme naturel et rationnel ce qui accentue le profit, en une vision comptable de l’humanité. [3]
Tout en cultivant l’ignorance des populations sur les risques liés à cette industrie , les nucléocrates entretiennent le mythe de la toute puissance des experts [4], et abreuvent les habitantEs des zones nucléarisées de propagande sur les prétendus bienfaits des centrales et autres poubelles. [5] Via cette rhétorique patriotique, leur but n’est pas simplement que les habitantes « acceptent », ou plutôt se résignent, mais bien qu’elles aiment et défendent les centrales et autres rebus de cette industrie, en tous points toxique.
Oui, nous sommes une menace pour cette société car nous souhaitons sa destruction. En cela nous enjoignons toute.s personne.s opposée.s à la perpétuation de ce système de merde à agir contre les institutions/individus qui le font vivre.
Un des puissants lobbies anti-nuk