En décembre, plusieurs soirées et discussions, et surtout le dimanche 11 décembre un moment de rassemblement pour imposer des suites à la Parole Errante après le 31 décembre 2016. Les suites de la librairie sont incertaines, mais une chose est sûre, on ne partira pas.
Venez nombreux le 11, et n’hésitez pas à passer pour discuter !
Quelle parole errante en 2017 ?
Beaucoup d’autres événements ont lieu à la Parole Errante et au Centre Social autogéré au-dessus de la librairie, regardez l’agenda : https://openagenda.com/la-parole-errante-demain
Et en décembre, chez Michèle firk ;
- Deux soirées avec Alèssi Dell’Umbria, auteur entre autres d’"une histoire universelle de Marseille"
- Mardi 6 décembre dans la grande salle / 20h30
Projection de « Istemno, le vent de la révolte » de Alèssi Dell’Umbria (en sa présence)
- Mercredi 7 décembre /19h Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples (avec Alèssi Dell’Umbria)
- Vendredi 9 décembre /19h30 « La colonisation du savoir. Une histoire des plantes médicinales du « Nouveau Monde » (1492-1750) » avec son auteur Samir Boumediene
- Samedi 10 décembre / 17h Discussion autour du texte « les fossoyeurs du travail social »
- Jeudi 15 décembre 19h30 : présentation, lecture et écoute d’extraits du livre-sonore : Dissocier le fonds (édition de l’oeil) conçu avec et par Laurence Hartenstein, Stéphanie Barbarou, Margherita Trefoloni à partir d’un presque oratio créé en 2015 par la compagnie StationMiao. Soirée suivie de la fête de la sortie en DVD du film documentaire documentaire :« Et nous jetterons la mer derrière vous »
Tout le programme est sur le site de Firk et son agenda
Mardi 6 décembre dans la grande salle / 20h30
Projection de « Istemno, le vent de la révolte » de Alèssi Dell’Umbria (en sa présence)
Ce film d’Alèssi Dell’Umbria sera projeté en sa présence et suivi d’un pot apéritif pour en discuter.
« Il y a eu une première victoire avec des pêcheurs qui ont réussi à s’opposer à l’installation d’éoliennes dans un écosystème très fragile qui n’avait pas été exploité et donc avait été préservé durant mille ans. Mais sur la terre ferme, il en va différemment, c’est un peu plus complexe. En effet, les eaux sont considérées comme la propriété de la nation et constituent donc un territoire commun. C’est pourquoi j’ai vu des personnes arriver de partout pour protéger ces eaux. Partout où la perception d’un territoire commun est encore forte, les multinationales ont du mal à entrer. J’ai pu m’en apercevoir dans le cas de projets miniers ou de constructions de barrages en vue de transporter de l’énergie électrique. Cela va se poursuivre comme par exemple EDF qui a un projet de 300 éoliennes dans une zone qui était restée jusqu’ici intacte près d’Unión Hidalgo. J’ai découvert entre temps que ces installations éoliennes se font avec des financements de l’Union européenne. Ainsi, une partie des contributions des Européens permet de financer cette invasion post-coloniale. Pour cette raison, nous devrions en Europe être fondés à manifester contre ce type de pratiques. Mais cela reste difficile de mobiliser la conscience à l’internationale. On a essayé de le faire en Espagne puisque plusieurs de ces compagnies éoliennes y ont leur siège social, mais sans guère de résultat pratique. Ainsi, la mondialisation de la solidarité des luttes n’est pas à la hauteur de la mondialisation du capital. »
Pour en savoir plus : http://lavoiedujaguar.net/Le-Vent-de-la-revolte-par-Alessi
» Alèssi Dell’Umbria donne la voix au peuple de l’Isthme dans sa lutte contre les projets de construction de centrales éoliennes afin de défendre ses moyens de subsistance et ses coutumes. Les expropriations, l’usurpation et la privatisation des terres communales et des ejidos, autrement dit la transformation du territoire en capital industriel, menacent en effet sérieusement ses modes de vie. La chose la plus remarquable est sans doute l’auto-organisation populaire qui a surgi pour répondre aux besoins immédiats de la lutte, l’Assemblée des peuples indigènes de l’isthme de Tehuantepec en défense de la terre et du territoire (APIIDTT), fondée autant sur le rejet des partis, des autorités municipales et de tout ce qui représente le Pouvoir, que sur l’autodéfense face aux sicaires, aux paramilitaires et à la police. Le renforcement de pratiques communautaires et de formes de démocratie directe qui peuvent s’armer et pratiquer la justice populaire sont la marque d’un processus positif de sécession semblable à celui entrepris par d’autres communautés dans d’autres États du Mexique tels le Guerrero, le Michoacán et le Chiapas. »
Mercredi 7 décembre /19h Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples (avec Alèssi Dell’Umbria)
La discussion autour du livre sera suivi d’une perfomance musicale de tarentelle de Tonino (et d’une salade de pates)
Tarantella ?! peut être lu comme le récit d’un voyage où les paysages évoqués sont avant tout sonores. L’auteur s’efforce d’y restituer l’intensité d’un langage dramatique, celui que les indigènes du Sud de l’Italie se sont créés depuis les temps antiques jusqu’à nos jours.
De la danse des tarantate à la danse des couteaux, des chants de travail aux chants de prison, ces sons et ces gestes dessinaient le contour d’un monde qui continue de nous hanter, entre marginalité sociale et récupération spectaculaire. Travaillant tant sur la puissance des cultures subalternes, que sur une critique de la civilisation occidentale, s’interrogeant sur l’articulation de la politique et du langage, ce livre échappe au final à toute discipline : il invoque tour à tour l’ethnomusicologie, la philosophie, l’histoire sociale et politique ou encore l’anthropologie….
Entrée libre, venez donc !
Et sur Marseille, à toutes fins utile.
Vendredi 9 décembre /19h30
« La colonisation du savoir. Une histoire des plantes médicinales du « Nouveau Monde » (1492-1750) » avec son auteur Samir Boumediene
Introduction et préface à lire sur lundi.am
Tabac, coca, quinquina, cacao, gaïac, peyotl, poisons, abortifs… De 1492 au milieu du XVIIIe siècle, les Européens s’approprient en Amérique d’innombrables plantes médicinales. Au moyen d’expéditions scientifiques et d’interrogatoires, ils collectent le savoir des Indiens ou des esclaves pour marchander des drogues, et élaborent avec elles les premières politiques de santé. Dans le même temps, inquisiteurs et missionnaires interdisent l’usage rituel de certaines plantes et se confrontent aux résistances des guérisseurs. Botanique, fraudes et sorcellerie : entre les forêts américaines et les cours du Vieux Monde, ce livre raconte l’expansion européenne comme une colonisation du savoir.
Samedi 10 décembre / 17h Discussion autour du texte « les fossoyeurs du travail social »
Présentation de la brochure « Les fossoyeurs du travail social » en présence de Muriel BOMBARDI et Keltoum BRAHNA, assistantes sociales et auteures
Depuis plusieurs années, le travail social s’uniformise, se marchandise. Les services publics et le secteur associatif sont gérés comme des entreprises privées. Le temps des travailleurs sociaux et des personnes est compté, les tâches sont divisées, les actions doivent donner des résultats tangibles et visibles, le travail est prescrit par des bureaucrates et doit être exécuté via des protocoles. L’informatique et la statistique suffisent à la compréhension du travail social. C’est en partant de la lecture d’un article écrit par quelque uns de ces prescripteurs que nous avons souhaité répondre en tant qu’assistantes sociales à ceux que nous avons appelés « Les fossoyeurs du travail social ».
Ecrire nous a également poussées à revisiter certaines notions (parfois galvaudées) du travail social ; telles que la temporalité, l’autonomie, l’accès aux droits ou l’action collective.
« La multiplication de règles, de contrôles, de critères, de dispositifs qui évaluent l’endurance des usagers dans la course à l’autonomie par le logement, l’emploi et autres, ne fait que repousser les limites de leur asservissement aux institutions, à la production, aux patrons qu’ils soient directeur général des services au sein d’un conseil départemental ou gérant d’une PME ».
Débat en écho à un appel du collectif Ecran total à Résister à la gestion et l’informatisation de nos vies
Jeudi 15 décembre : présentation, lecture et écoute d’extraits du livre-sonore : Dissocier le fonds (édition de l’oeil) conçu avec et par Laurence Hartenstein, Stéphanie Barbarou, Margherita Trefoloni à partir d’un presque oratio créé en 2015 par la compagnie StationMiao.
Soupe et écoute d’extraits du livre-sonore : "Dissocier les fonds "(édition de l’œil) conçu avec et par Laurence Hartenstein, Stéphanie Barbarou, Margherita Trefoloni à partir d’un presque oratorio créé en 2015 par la compagnie Station Miao. : une longue chanson en papier et compact disque de 112 pages, 8 plages sonores, trois couplets (1-"Ce, celles et ceux qui manque(nt)", 2-"L’amer monte", 3-"Traverser l’océan à son tour".)
Stéphanie, Laurence et Margherita, trois Franciliennes en manque de perspectives s’entichent d’océanographie, des schémas graphiques qui modélisent l’infini, le transitoire, l’instable, le « deep ». Elles multiplient les rencontres, s’introduisent dans deux laboratoires de recherche océanographique, le Mio, le Legos. Puis, munies de leurs stylos et de leurs voix, mais dépourvues de branchies, elles dérivent et « musiquent » entre journal, science, aventure, épouvante.
Cette soirée sera aussi l’occasion de fêter la sortie du DVD du film documentaire :« Et nous jetterons la mer derrière vous », d’Anouck Mangeat, Noémi Aubry, Clément Juillard et Jeanne Gomas
Dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, on jette de l’eau derrière celui qui s’en va pour qu’il revienne en bonne santé.
On les appelle, migrants, kaçak, metanastes alors qu’ils sont Aziz, Sidiqi, Housine, Younes. Nous traversons avec eux ces villes non-lieux et ces zones frontières, grandes comme des pays entiers. Du foyer au chaos de la Grèce en crise, en passant par les rues d’Istanbul. En filigrane de leur voyage, les rêves, les espoirs qu’ils portent. Il n’en est qu’à son début, et ne trouvera peut-être jamais de fin. C’est l’histoire d’une Europe, de ses réalités, de ses frontières et de ses polices. C’est une histoire d’exil. Comment se raconter, dire son voyage, quand il s’agit de sa vie. Le film est cette rencontre, un voyage croisé qui permettrait la parole. A l’instar d’une frontière, de la langue, des statuts, des lieux possibles pour se voir, on se croise et on s’arrête. Un autre voyage commence alors.
Et c’est l’eau de toutes les mers traversées que nous jetons derrière leurs pas.
à vite !
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