Brochure téléchargeable sur https://cnttds31.noblogs.org
La brochure que vous vous apprêtez à lire raconte plusieurs histoires.
Le fil conducteur est l’histoire d’un petit syndicat de TDS [1]. Son histoire n’aurait pas grand intérêt en soi si elle ne s’entremêlait pas avec plusieurs autres histoires : des histoires de pouvoir et d’antiféminisme au sein d’organisations militantes, l’histoire d’une camarade violée qui a trouvé le courage de ne pas se taire, l’histoire d’un conflit ouvert entre une parole qui se libère et le déni qu’on lui oppose, le tout agrémenté d’un soupçon de putophobie latente. Cette histoire est donc multiple, et pourtant une cohérence s’en dégage constamment : celle de l’oppression patriarcale en milieu militant.
Je me suis longtemps demandé quelle était la principale raison pour laquelle les organisations militantes étaient principalement composées d’hommes. Je supposais naïvement que les réponses étaient à chercher du côté de l’oppression économique des femmes et de la double journée de travail. Je n’avais pas encore pris la mesure de l’oppression patriarcale en milieu militant. Je tiens à partager ici les nombreux éléments dont j’ai pu être témoin sur une courte période.
Cette brochure n’a pas pour objectif de nuire aux personnes ou aux organisations qui y sont évoquées, au contraire. Mais les mouvements #metoo et #balancetonporc, ainsi que le courage dont font preuve toutes les femmes témoignant publiquement de leurs agressions, ont renforcé ma conviction de la nécessité de faire circuler le savoir chaud [2]. Chaque témoignage apporte un nouvel élément de compréhension de la structure patriarcale qui nous est imposée.
Et pour détruire une oppression, il faut la comprendre. Je suis convaincu de la nécessité de décrire aussi clairement que possible la manière dont le patriarcat opère à tous les niveaux, notamment pour aider le milieu auquel j’appartiens à se débarrasser de ses vieux réflexes oppressifs.