Le 8 mars 2017.
Nous, lycéens réunis en assemblée générale, nous avons décidé de ne pas accepter l’indéniable suite, nous avons décidé de nous organiser sur les semaines à venir, nous avons décidé que notre jour ne serait pas le 23 avril ni le 7 mai.
Nous nous sommes réunis pour protester contre le principal processus démocratique français – les élections présidentielles.
Lorsque, pour la première fois de la Ve République, les trois candidats présidentiables sont néo-libéral, ultra-conservateur, ou néo-fasciste, nous pouvons questionner le caractère démocratique de ce processus.
Lorsque, pour la première fois de la Ve République, les trois candidats présidentiables auront des difficultés à rassembler une majorité parlementaire – et populaire – nous pouvons nous interroger sur la légitimité d’un tel scrutin.
Quoi qu’il advienne, un de ces trois-ci sera notre prochain-e président-e, pendant cinq ou sept ans.
Quoi qu’il advienne, que nous puissions voter ou non, que nous protestions ou non.
Nous lycéens, refusons d’accepter un scrutin annoncé comme incontestable échec – échec pour notre démocratie, échec pour notre modèle social, échec pour notre vision de la politique.
Puisque nous rejetons une politique exclusivement électorale, nous décidons de nous organiser face à l’indéniable suite.
Puisque qu’aucun de nous n’est exclu des conséquences manifestes de cette échéance, nous décidons de sensibiliser face à l’indéniable suite.
Car nous le regretterions dès le soir du 7 mai et des années encore après, nous décidons de nous mobiliser face à l’indéniable suite.
Et nous appelons tous les lycéens à faire de même, le temps qu’il nous reste est court – trois semaines avant les vacances pré-électorales.
Nous appelons tous les lycéens à parler – aux lycéens et au personnel –, à écrire des tracts, faire des affiches, organiser des réunions, des débats, à intervenir dans les classes, dans les cours, et partout où d’autres lycéens passent.
Il nous reste trois semaines, trois semaines pour que les élections envahissent nos établissements, trois semaines pour préparer une puissante contestation.
Nous lycéens, nous oubliés du 7 mai, devons redéfinir une politique qui nous appartient également, une politique dont nous sommes l’essence et l’avenir. Car ces élections sont les nôtres sans que nous les désirions, celles d’un futur sur lequel nous n’avons aucun pouvoir – notre futur –, organisons-nous localement, en assemblées générales, puis en comités d’action. Ne restons pas seuls, organisons-nous d’abord avec les lycées qui nous entourent.
Nous appelons – comme nous le faisons et allons le faire – tous les lycéens à se réunir lors d’assemblées générales, avant de mettre en place des assemblées générales locales, puis inter-lycéennes.
Dans les prochaines années, les prochains mois, il nous faudra lutter et résister face à ce qui va nous être imposé dans six semaines.
Mais 2017 a commencé, et depuis trop longtemps déjà.
Nous lycéens, devons préparer dès aujourd’hui notre indéniable rôle face à l’indéniable suite.
Le comité d’action du lycée Charlemagne en assemblée générale.