Au mois de janvier et février 2017, les trois personnes titulaires du compte bancaire du comité de soutien aux inculpé.es (la caisse de solidarité de Nantes) ont été convoquées par la gendarmerie dans le cadre d’une enquête ouverte par une juge d’instruction. En se rendant à ces convocations, elles ont appris que l’enquête portait sur un appel à dons visant à financer, via la caisse de solidarité, les amendes et frais de justice de personnes condamnées1.
L’instruction pourrait être longue car au-delà de cette poursuite, il est clair que l’enquête en cours est un coup de pression de l’État contre des pratiques de solidarité et d’autodéfense de personnes visées par la justice. Il semble en fait qu’elle ne soit qu’une porte d’entrée pour cibler d’autres personnes et groupes qui s’organisent et luttent contre la répression. Il s’agira donc pour toutes celles et ceux qui ont traînées autour des questions d’anti-répression ces derniers temps (notamment depuis le mouvement social contre la loi travail) à Nantes et sur la ZAD de garder un œil sur cette affaire. Ce sont nos pratiques de legal team qui sont ici ciblées. Faire de la legal team, c’est à dire se donner des conseils juridiques pour partir en manif, préparer sa défense en vue d’un procès, du passage d’un huissier, ou défier un contrôle de police par exemple, est un élément incontournable que les personnes et groupes qui sont exposés à la répression partagent. Cette offensive de l’État ne s’adresse pas seulement aux caisses de solidarité, mais semble être une intimidation à l’adresse de celles et ceux aux prises avec l’État (condamnations pour port de bouclier en manif, procédures contre des personnes des équipes médic, criminalisation de l’aide aux migrant.e.s, répression de caisses de soutiens et mutuelles de fraude…).
À Nantes, la caisse de solidarité est dans le collimateur d’une juge d’instruction
Au mois de janvier et février 2017, les trois personnes titulaires du compte bancaire du comité de soutien aux inculpé.es (la caisse de solidarité de Nantes) ont été convoquées par la gendarmerie dans le cadre d’une enquête ouverte par une juge d’instruction.