Suite à la manif destructrice du 1er mai les flics ont visiblement reçu l’ordre de faire beaucoup d’arrestations. Les malchanceux-ses ont pour une partie d’entre elleux fait la désagréable expérience de 48 heures de GAV, 20h au dépôt, et selon des critères inconnus soit un sermon devant le juge, une convocation pour un procès ultérieur, une mise en examen ou une comparution immédiate au nouveau TGI de Paris. La justice a relaxé les dossiers les plus vides, condamné à une amende pour un fumigène dans un sac, et distribué les contrôles judiciaires à celleux qui refusaient la comparution immédiate et à celleux mis-es en examen.
Les juges ont aussi envoyé quatre d’entre elleux en détention disant douter de leurs identités. Cette mesure vexatoire vise à décourager chacun-e d’essayer de chercher -et de trouver- des moyens de mettre son grain de sable dans l’engrenage de l’appareil répressif. Elle incarne l’esprit revanchard des flics et du parquet, qui n’ayant aucun délit constaté avant l’interpellation nous sort la bonne vieille loi anti-casseur version 2018, puis exige l’identité, les empreintes et l’ADN des manifestant-es arrêté-es. Si transporter un marteau, une cagoule, un masque à gaz, du sérum et des lunettes de protection ne suffit pas pour envoyer quelques jours au frais, le toupet supposé d’avoir voulu tromper les flics et refusé le fichage suffit à la justice pour les envoyer au trou.
On pourrait se dire au vu de ce bilan qu’il aurait été plus judicieux de se laisser ficher tranquillement juste parce qu’on s’est fait chopper au mauvais endroit, au mauvais moment.
Ou alors, et bien que chaque situation doit être appréciée en fonction de ce que chacun-e se sent de faire...
On peut tenter d’être nombreu-ses à s’inventer des noms fantaisistes.
Ou donner tout-te-s le même nom. Ou juste écorcher le sien...
Comme ça, compliqué pour eux de faire leur travail ! Des heures de recherches pour chaque vérif’ d’identité, chaque gardé-e à vue.
Puis si on est nombreux-ses en cellule, on peut échanger de noms, de fringues, etc.
Bref, leur compliquer la tache, foutre un peu le zbeul.
Comme ça, difficile pour les flics de différencier les professionnel-les du désordre des amateurices passionné-es.
Comme ça, difficile pour la justice de jouer sur des garanties de représentation classe sociale.
Comme ça, sans noms et sans profils, pas de journaleux, universitaires et politiciens pour enfermer nos révoltes dans leur cases.
Comme ça, on exprime de la solidarité envers celleux, sans papiers, délinquant-es, récidivistes, en cavale, interdit-es de territoire, copain-es qui veulent ou doivent passer entre les mailles de la justice.
Comme ça, et comme des milliers d’autres justiciables, militant-es ou non, on fait perdurer des pratiques que la société du tout contrôle veut éliminer.
Bien que ces exemples aient déjà fonctionné, tout n’est pas reproductible tout le temps partout, à chacun-e de trouver des billes pour enrayer la répression et tenter de déjouer les pièges tendus par ceux qui protègent ce monde.