L’épidémie n’a pas de vertus
Si l’on en croit la multiplication des analyses médiatiques allant dans ce sens dernièrement, l’épidémie de COVID-19 serait bonne pour la planète. Le principal bénéfice écologique évoqué se rapporte à la baisse d’1/4 des émissions chinoises de CO2 sur les deux derniers mois [1], dont les effets positifs sont évidemment climatiques mais aussi sanitaires. L’intérêt autour de cette réduction de la pollution émise par la deuxième puissance mondiale a notamment été renforcé par des images satellites de la NASA illustrant très nettement le phénomène. Quelques articles plus rares mentionnent quant à eux les effets positifs pour la biodiversité de la très récente interdiction par la Chine du commerce et de la consommation d’animaux sauvages [2]. Malgré ces éléments qui semblent univoques, voir des bénéfices pour la planète dans l’épidémie en cours n’est en aucun cas un positionnement écologiste. Revenir aux conditions sociales de la production de l’épidémie ainsi qu’aux principales propositions écologistes permet de s’en convaincre. Il y a assurément une grande différence entre considérer que l’épidémie de coronavirus est en elle-même écologiquement positive et tirer (ou plutôt confirmer) des enseignements écologistes à partir des effets économiques de celle-ci.