Zyed, Bouna, ni oubli ni pardon !

Communiqué de la Coordination des Groupes Anarchistes de région Parisienne suite à la relaxe de policiers responsables de la mort de Zyed et Bouna. Les deux policiers incriminés pour « non-assistance à personne en danger » sont aujourd’hui relaxés. Verdict insoutenable. Justice complice.

La Coordination des Groupes Anarchistes (Région Parisienne) tient à apporter son soutien aux familles et salue leur courage et leur détermination dans cette épreuve qui dure depuis dix ans.

Il y a 10 ans, Zyed et Bouna, deux enfants, se sont fait tuer parce que pourchassés par la police. Lorsqu’ ils se sont réfugiés dans la zone la plus dangereuse d’un transformateur électrique, la police a regardé et laissé faire.
« s’ils entrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau » avait lâché le policier avant de quitter tranquillement le site, sans donner l’alerte.

Il y a 10 ans , ont eu lieu, suite à la mort de deux amis, trois semaines de révoltes lourdement réprimées partout en France. L’état d’urgence avait été décrété, une première en France depuis la guerre d’Algérie : tout un symbole.

10 ans que les familles attendent que Justice soit rendue. La relaxe qui vient d’être annoncée est un mur de honte qui leur tombe dessus. la relaxe qui vient d’être annoncée est un mépris de plus pour les victimes et leurs familles

10 ans que la police continue son travail en blessant des manifestant-e-s venues dénoncer l’injustice.

10 ans que les violences policières se multiplient et tentent de contenir dans le camp de la peur habitant-e-s des quartiers populaires, migrant-e-s et les personnes racisées.

10 ans
que les contrôles au faciès ne font que croître. Une piqûre quotidienne du racisme structurel.

10 ans
que des dizaines de victimes sont tombées sous les coups et les balles de la police : Lamine Dieng, Wissam El Yamni, Amine Bentounsi, Lahoucine Ait Omghar, Ali Ziri, Abdelhakim Ajimi, Abdoulaye Camara, Bilal Nzohabonayo, Amadou Koumé Pierre Cayet… et tant d’autres. Un contrôle d’identité qui tourne mal, une personne est tuée.

10 ans de mutiliation, de police surarmée et de militarisation des villes.

10 ans que pour chaque crime policier, chaque assassinat, la police plaide la légitime défense ou une mort « naturelle ».

10 ans de mensonge d’État. Parce que les crimes policiers sont le fait d’un racisme d’État. La police peut tuer en toute impunité, parce qu’au regard de la République, historiquement coloniale et esclavagiste, certaines vies ont moins de valeur que d’autres.

10 ans que 90% des victimes de crimes policiers sont racisées.

10 ans, rien n’a changé. la police est un appareil d’État dont la violence est organisée rationnellement et légitimée par des procédures légales. État et police, main dans la main, perpétuent ainsi la domination blanche et bourgeoise. Quand la police assassine, c’est l’État qui assassine.

Notre place est dans la rue. Notre place est dans le refus de cette machine a broyer des vies. Notre place est dans l’alliance entre toutes les minorités opprimées. Notre place est dans notre union sur des bases de classes, pour développer des luttes populaires capables de faire plier nos ennemis : États racistes et bourgeoisies. 

Zyed, Bouna, Pierre, Lamine, Amine, Wissam, Ali, Bilal, Lahoucine, Abdelhakim Ajimi, Abdoulaye, Amadou : on n’oublie pas, on pardonne pas !

Nous appelons à rendre hommage à notre camarade Baris Ataman, parti il y a un an, sous les coups répétés des États racistes et de la machine capitaliste.
Cette invitation est pour le dimanche 31 mai à 18h, à la péniche Anako , Quai de la Seine, métro Jaurès.

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Localisation : région parisienne

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