Hier, mardi 17, en fin d’après-midi, un groupe d’usagers mécontents s’est rendu au bureau de poste de l’avenue du Nouveau Conservatoire (métro porte de Pantin, av. Jean Jaurès). Après avoir distribué des tracts aux agents et aux nombreux usagers présents, le groupe a demandé à parler au responsable du bureau. Il s’agissait d’une dame assez stressée à cause de la queue qui s’était formée devant son guichet. Il aurait fallu, d’après elle, demander un rendez-vous au préalable pour être reçus. Elle a refusé d’échanger quelques mots avec nous, mais a quand même qualifié notre entrée sans autorisation et notre distribution de tracts d’intervention « très agressive ». Avec notre politesse habituelle nous lui avons fait remarquer que c’était mille fois moins agressif que de licencier des salariés pour fait de grève.
Nous nous sommes armés de patience, avons fait la queue comme tout le monde, et une fois parvenus devant son guichet nous lui avons demandé si elle voulait bien transmettre à sa hiérarchie l’expression de notre colère vis-à-vis des pratiques de son entreprise. Ce qu’elle s’est engagée à faire.
A peu près à la même heure un autre groupe d’usagers est entré dans le bureau de poste des Buttes-Chaumont (métro Laumière). Là il y avait moins d’usagers mais plus de salariés postaux, dont certains intrigués par notre démarche. Après une première distribution de tracts aux personnes présentes, nous avons demandé à rencontrer un responsable et, après plusieurs gradés différents, nous avons été reçus par le DUT du 19e. Il a écouté poliment nos reproches tout en déclarant ne pouvoir donner son point de vue pendant ses heures de travail. Face à notre constat que La Poste n’arrêtait pas de supprimer des emplois et des bureaux, il nous a tout de même répondu qu’elle aurait « sanctuarisé » 17.000 bureaux, chose qui nous a fait doucement sourire si on pense à la quantité de villages voués à la désertification postière. De toute évidence il croyait à la propagande de sa boite.
Faute de pouvoir s’engager dans une véritable discussion, il nous a assuré qu’il transmettrait notre message à sa hiérarchie.
Dans les deux bureaux, l’accueil des usagers a été dans l’ensemble plutôt favorable, même s’il ne manque jamais de gens qui n’osent pas prendre notre tract, de crainte d’être mordus sans doute. Un habitant du 16e nous a affirmé que dans son quartier ils n’auraient jamais permis que quelqu’un se mette en grève. Un autre pestait contre les files éternelles, les automates en panne, etc., confortant la justesse de notre démarche.
Nous allons donc continuer.