Depuis des décennies, le système pénitentiaire connaît une spirale de dégradation continue. Les buts théoriques de l’enfermement, la « réinsertion » et la « rééducation » des détenus ,sont si éloignés que l’idée même d’un sens de la peine, s’il existe, semble irréelle.
La Prison générale vénézuélienne (PGV), dans l’État de Guarico était une des prisons les plus grandes et peuplées du pays. Construite à l’origine en tant que ferme-prison et conçue pour accueillir 750 détenus, sa population était cinq fois plus importante, s’élevant jusqu’à 10 000 prisonniers à certains moments. Les autorités pénitentiaires, comme souvent au Venezuela, ont complètement perdu le contrôle à l’intérieur de la prison et ce sont les prisonniers, avec leurs propres règles, qui ont repris le contrôle de la prison et de tout ce qui se passe derrière ses murs.
Fin septembre 2016, après un mois de siège, des affrontements éclatent durant deux semaines, opposant l’armée aux prisonniers dotés de leur propre arsenal. Au terme de cette bataille, le gouvernement va parvenir à reprendre le contrôle de la prison qu’il va vider en transférant arbitrairement tous les prisonniers aux quatre coins du pays.
Que se passait-il derrière ces murs ? La violence et la mort mais aussi des moments de solidarité, d’amitié et d’amour. Les moments de lutte et de confrontation alternaient avec des ceux passés à jouer avec les enfants ou à prendre ses proches dans ses bras.
Cette prise de contrôle des prisonniers avait créé un microcosme surréaliste où circulaient des fusils à pompe (introduits par des militaires corrompus) au milieu des motos, des équipements sportifs construits par un chef de gang ou d’enfants jouant dans un château gonflable. La culture a elle aussi pris sa place dans cette étrange routine, avec d’importants projets comme Free Convict, un collectif hip-hop qui s’est formé et a construit son propre studio d’enregistrement.
Pour cette onzième édition "VendrediEZ #11" le 30 mars 2018, voici le programme :
- 19h00 : Projection et discussion avec Oscar Castillo autour du projet "Under our control" et des prisons au Venezuela
- 21h30 : Showcase de Sitou Koudadjé + Dj set de Maks
Entrée libre
Alimentari
64, rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris
Métro : Parmentier