En France, les militants solidaires de la Palestine manifestent leur indignation face à la création d’une « plage de Tel-Aviv » à Paris pour promouvoir Israël. Pendant quelques heures le 13 août, une section de rive de la capitale française près du pont d’Arcole va être transformée en « Tel-Aviv sur Seine », complet avec stands de falafels et « vie nocturne israélienne ».
D’après Coolisraël, un site qui promeut Israël au public francophone, cet événement de propagande est un projet conjoint des municipalités de Paris et de Tel-Aviv. Tel-Aviv sur Seine aura lieu à « Paris Plage », une imitation de plage que la ville met en place pendant l’été.
Lionel Choukroun, directeur d’Agence Culturelle, la société productrice de l’événement, a dit que l’idée est de « faire vivre aux Parisiens et aux touristes l’expérience de Tel Aviv sans s’y déplacer". L’ambassade d’Israël à Paris fait une large promotion de Tel Aviv sur Seine sur sa page Facebook et sur Twitter.
Massacre sur la plage
L’an dernier en août, Israël était au milieu d’une attaque de 51 jours contre Gaza, lâchait l’équivalent d’une bombe atomique sur le territoire assiégé, tuait plus de 2200 personnes dont 551 enfants et causait une dévastation totale.
Pendant que les gens faisaient la fête sur les pages de Tel-Aviv, des enfants palestiniens étaient massacrés par les obus israéliens à quelques kilomètres de là sur la plage de Gaza. Un an plus tard, les bombes israéliennes terrifient toujours Gaza. Mercredi, un obus israélien non détonné à explosé, déchiquetant une maison près de Rafah. Quatre membres de la famille Abu Nukira furent tués par l’explosion, des dizaines d’autres Palestiniens furent blessés.
« Festive »
La municipalité de Paris envoie une réponse standard aux citoyens qui expriment leur indignation par e-mail à la maire Anne Hidalgo à propos de Tel Aviv sur Seine. La réponse de la ville, dont The Electronic Intifada a vu une copie, déclare : "Ce jour de fête ouvert à tous souligne les liens culturels et high-tech forts entre Paris et [Tel-Aviv]. » La municipalité dit que le projet a été conçu en conséquence de la visite d’Hidalgo en mai dans l’Israël actuel et en Cisjordanie occupée.
Elle ajoute – dans cette sorte d’équilibre que rejette la Campagne palestinienne pour le Boycott académique et culturel d’Israël – que Paris prévoit de poursuivre « des partenariats avec Bethléem » en Cisjordanie occupée, « dans le domaine du traitement des eaux ».
« Provocation »
BDS France, une coalition nationale qui soutient la campagne palestinienne de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël, a dénoncé Tel-Aviv sur Seine.
« Un an après l’opération ’Bordure de protection’ sur Gaza où Israël a assassiné plus de 2200 personnes dont 500 enfants selon les Nations Unies, moins d’un mois après le vote par le parlement israélien autorisant l’alimentation forcée des prisonniers, une semaine après les dernières violences coloniales qui viennent de brûler vifs tous les membres de la famille Dawabshah à Douma en Cisjordanie tuant le petit Ali Dawabshah de 18 mois, l’incursion de Tel Aviv dans Paris plage constitue une véritable provocation », déclare BDS France.
"Tel-Aviv n’est pas une ville comme les autres, » ajoute BDS France, « elle est construite au-dessus des ruines de sept villages palestiniens ».
BDS France a appelé à envoyer des emails à l’Hôtel de Ville de Paris et à laisser des commentaires sur la page Facebook de la maire Hidalgo.
Il y a peut-être de l’ironie involontaire dans le souhait des organisateurs de l’événement de donner aux parisiens à goûter Tel-Aviv sans qu’ils y soient vraiment. Ceci pourrait être leur seul moyen de faire l’expérience d’Israël étant donné que les touristes s’en détournent massivement depuis l’attaque de Gaza l’été dernier.
BDS France