Sur l’expulsion de « Chez Jésus »

L’Eglise occupée de Chez Jésus a été expulsée le mercredi 10 octobre. Le gouvernement Italien et l’Eglise travaille ensemble pour continuer leur politique raciste et anti-solidaire.

Ils ont expulsé Chez Jesus. 14 camionettes, plusieurs voitures de police et carabinieri, l’éternel troupeau bien fourni des policiers de la Digos tout fiers. Ils sont arrivés à 7h40 le mercredi matin. Ils ont defoncé la porte avec un belier et un marteau, et ils sont entrés.
Le prêtre qui nous a denoncé, Don Angelo Bettoni, ne s’est pas montré. Le maire si, en revanche. Il était avec la police en train d’inspecter les locaux pendant qu’ils jetaient dehors les vêtements, les tables, les couvertures, les matelas restants. Pendant qu’une pelleteuse arrivait pour tout débarasser, ils mettaient des grilles aux fenêtres. Mais la position du maire était connue, depuis le début il appelait l’expulsion, parce que Chez Jesus « menaçait les activités économiques du pays et faisait augmenter le flux de migrants ( en le rendant plus visible) étant donné qu’il donnait de la nourriture et un endroit pour dormir. »

Ils ont tout de suite separé, comme de juste d’après leurs catégories, celleux qu’ils considéraient « migrants » et celleux qu’ils considéraient « anarchistes », « No Border », ou comme ils veulent. Les premiers ont eté emmenés, pour un « contrôle d’identité », probablement à la police aux frontières de Bardonnèche. Il parait que deux d’entre elleux ont eté relachéEs parce qu’ils étaient « en demande d’asile ». Le troisième, en revanche, a reçu un décret d’expulsion. Les autres ont tous été bloqués pendant des heures par les cordons policiers et ont été inculpés.

Ils nous ont expulséEs parce que, comme cela avait était approuvé à l’unanimité par le Conseil de la Ville Metropolitaine de Turin le 5 octobre, il faut « rendre à la vraie politique » (cit. Monica Canalis, conseillère PD, direction marketing Intesa SanPaolo). Ce qui signifie, comme explicité par le nouveau décret securite-immigration de Salvini, le contrôle et la gestion totale de celleux qui arrivent en Italie sans les « bons » papiers. Cela signifie rendre « illégales » des milliers de personnes grâce à l’élimination de la Protection Humanitaire. Cela annonce plus de rafles, de centres de rétentions de déportations. Ils veulent de nouveaux esclaves, disposés à travailler pour un rien, sous la menace constante des papiers ou du centre de rétention. Et que si ils réussissent à se rebeller ils seront bloqués ou bien leur demande d’asile sera revoquée, étant donné qu’à présent la participation seule à une manifestation suffit à être categorisé « sujet dangeureux ».

Chez Jesus s’est toujours opposé à toutes les formes de sélection et de contrôle. Dans ce refuge, personne ne demandait ses papiers à personne, personne ne gérait, personne ne contrôlait. C’était un lieu pour s’organiser ensemble contre les frontières, pour celleux qui veulent les traverser et celleux qui veulent les détruire, de façon libre et autogerée, afin que chacunEs puisse choisir où et comment vivre, sans qu’une frontière ne brise la vie et les choix. A l’extérieur du business de l’accueil et de l’expulsion, loin du business des passeurs.

L’évêque de Susa, A. B. Confalionieri, a exprimé sa satisfaction par rapport à l’opération d’expulsion menée par les forces de police. C’est un prêtre qui nous a denoncés. C’est avec l’Eglise que la Préfecture a preparé l’expulsion, en sauvant la face avec l’ouverture du lieu à Oulx. Et comme le rapelle ce même Evêque, « l’eglise valsusine a collaboré avec d’autres structures pour ouvrir le nouveau centre d’accueil à Oulx, plus adapté aux exigences des étrangers ». C’est à dire : un lieu ouvert de huit heures du soir à huit heures du matin à 15 kilomètres de cette frontière que celleux qui veulent aller en France essaient de traverser et où les personnes sont refoulées.

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Mots-clefs : expulsions | Italie | no-border | squats

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