Suppression des contrats aidés, associations en lutte !

La manif c’est mardi 12 septembre, et c’est sûrement la première d’une longue série ! Pensez à remplir les caisses de grève, à gonfler les pneus de vos vélos, à proposer des covoiturages, à choper une bonne parka imperméable, et à préparer à la grève générale !

Si vous suivez un peu l’actu, ou si comme moi parfois vous attendez que vos potes vous fasse un compte rendu des dernières nouvelles du monde, vous avez peut-être entendu parler de la suppression des emplois-aidés.

Les emplois-aidés, c’est pas la panacée, mais c’est ce qui pour l’instant -faute de mieux- permet de faire tourner beaucoup d’assos et aussi ce qui permet tout simplement à pas mal de travailleuses-eurs de remplir leur frigo.

On ne combat pas le chômage et la précarité en faisant un plan social massif dans toutes les assos, ni en baissant les allocations logement (APL) de 5€, ni en réformant le code du travail par ordonnances, ni en réduisant de 25% le budget du secrétariat d’état (un secrétariat pas un ministère comme attendu) au droits des femmes.

Pour vous parler de ce que je connais le mieux :

  • les assos droits des femmes et de luttes contre les violences galèrent déjà bien en terme de précarité. Elles assurent des missions qui devraient être de service public avec des clopinettes et beaucoup de bénévolat.
  • ce manque de moyens et de formation fait que c’est pas toujours parfait en terme d’efficacité, d’accueil. Et concrètement, gérer des histoires atroces en sous effectif, ça fait rapidement partir en burn-out.
  • entre autres réformes par ordonnances : la loi travail 2 offre un boulevard pour favoriser le harcèlement sexuel et moral dans l’entreprise, et enterre littéralement toute possibilité de prévenir ce harcèlement, de le stopper, de le punir et de dédommager les victimes. Et croyez moi, c’est pas comme si déjà c’était simple.
  • d’expérience, sur les femmes, que j’ai rencontrées dans le cadre pro ou perso, et qui avaient subi des violences, pour 100% d’entre elles, ça avait amené à des problèmes de logement. Et PAF ! les APL !

Et pour revenir aux assos, j’ai plus les chiffres sous la main, mais c’est un milieu très féminisé, il y a beaucoup de bénévolat d’emplois précaire et de sous-emploi.

Alors voila, en pièce jointe, je vous envoie un texte (écrit un peu à l’arrache, il y aura des ajustements à faire) par un collectif d’associatifs qui ont envie de bouger.

Vous pouvez aussi aller jeter un coup d’œil et compléter la carto-crise qui dresse une cartographie hexagonale des conséquences des suppressions des emplois aidés.
http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/carto-crise-contrats-aides_164823#6/47.152/4.790

Et il y a aussi un communiqué de presse du Collectif d’assos citoyenne
http://www.associations-citoyennes.net/wp-content/uploads/2017/09/Communique-de-presse-CAC-emplois-aide%CC%81s.pdf
qui explique un peu tout en détails

Tout le monde connaît une asso : une association sportive, une AMAP, une asso de quartier, une crèche associative, un resto associatif, une asso qui aide les migrant-e-s, une asso qui permet de garder du lien social, une asso qui donne à manger aux sdf, des compagnies de théâtre, etc.
Est ce qu’on a vraiment envie que tous les gens qui y donnent du temps trop souvent bénévolement, que tous les gens qui font tourner ces assos en étant mal payés, et en courant sans cesse après des subventions toujours plus maigres, soient obligés de se mettre en concurrence ? A quelle asso sera plus compétitive ?
Est ce qu’on a envie de vendre notre âme à Google (qui rappelons le ne paye pas ses impôts), à Nestlé ou à Dassault et autres mécénats privés pour trouver des financements ?
Est ce qu’on ne considère pas plutôt que nos impôts doivent servir le bien commun ?
Que plutôt que de leur faire des cadeaux fiscaux, on devrait taxer les entreprises pour financer des services publics de qualité ?

Bref bref, pour rappel, la manif c’est mardi 12 septembre, et c’est sûrement la première d’une longue série !
Pensez à remplir les caisses de grève, à gonfler les pneus de vos vélos, à proposer des covoiturages, à choper une bonne parka imperméable, et à préparer à la grève générale !

Bisous
à bientôt dans la rue

S.


Le tract "Suppression des contrats aidés, associations en lutte !

Suppressions des contrats aidés, associations en lutte !

Nous, actrices et acteurs du secteur associatif, interpellons les citoyen.ne.s sur la suppression des contrats aidés dans le secteur associatif, qui met en péril la survie de nombreuses associations et l’emploi de 130 000 salarié.e.s associatifs en contrats aidés.

C’est au secteur "non-marchand" porté par les associations que le gouvernement s’en prend. Et ça ne date pas d’août dernier ; les associations sont victimes de multiples attaques ces dernières années : baisse voire suppression des subventions de fonctionnement, précarisation des salarié.e.s, mise en concurrence entre salarié.e.s et volontaires en service civique, financiarisation de l’action associative alors que le secteur associatif représente aujourd’hui près de 10% des emplois salariés en France.

C’est quoi les emplois aidés ?

Un contrat aidé est un contrat de travail pour lequel l’employeur bénéficie d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l’embauche, d’exonérations de certaines cotisations sociales ou d’aides à la formation. Ces emplois aidés sont accessibles prioritairement à des « publics cibles », comme les personnes « éloignés du marché du travail » ou les « jeunes ». Ils relèvent du secteur marchand ou du secteur non marchand c’est-à-dire des associations, des collectivités territoriales ou des entreprises publiques.

Contrairement à ce que la ministre du travail affirme, ces contrats ne sont pas inutiles, ils sont même essentiels au fonctionnement de nombreuses associations et services publics. Si nous critiquons la précarité qui domine parmi les salarié.e.s en contrats aidés (temps partiels imposés, non comptabilisation dans les effectifs de l’entreprise, absence de prime de précarité pour les salarié.e.s en CDD), la suppression pure et simple de ces milliers d’emplois ne mettra pas fin à cette précarité !

En effet :
• Ce ne sont pas les emplois qui étaient aidés, mais les structures employeuses.
• Ils étaient aussi une première expérience professionnelle pour beaucoup qui
donnait accès à un réseau professionnel qui leur permet de rebondir par la suite.
• Ils permettaient à de nombreuses associations et collectivités locales d’assurer leur
mission d’intérêt général .

Une attaque supplémentaire contre les travailleuses

Les femmes sont particulièrement visées par cette destruction des emplois-aidés, parce qu’elles représentent 70% de l’emploi dans les associations et la très grande majorité des temps partiels.
Les associations assurent des missions de service public.

Avec le New Public Management et la Révision Générale des politiques publiques, l’État a progressivement transféré les missions d’intérêt général assurées par des fonctionnaires vers le secteur privé non lucratif, associations notamment, réalisées par des salarié.e.s sous contrat privé.
Le travail des associations sur lesquelles le gouvernement augmente la pression aujourd’hui, vient pallier la réduction des services publics et la diminution du nombre de fonctionnaires. La charge de travail devient trop grande et ne peut être réalisées que par des bénévoles.

Les salarié.e.s associatifs sont souvent précaires (seulement 53 % de CDI, contre 88 % dans le reste du marché du travail, et 83% dans la fonction publique) et moins bien rémunéré.e.s que leurs homologues du secteur privé lucratif. Ils et elles ne comptent souvent pas leurs heures supplémentaires, et en acceptant les horaires décalés et la "bénévolisation" de leur travail, ils et elles subissent une double exploitation.

Nous refusons et dénonçons cette « ubérisation » de nos conditions de travail et la marchandisation de l’État social. Les liens sociaux qui font une société dépendent de la qualité de nos missions, et donc de nos conditions de travail, aussi nous demandons :
• La pérennisation des emplois aidés avec la fin des mesures dérogatoires au droit du travail (absence de primes de précarité par exemple).
• Un financement durable pour les associations, collectivités territoriales, services publics qui sont garants de l’intérêt général et du vivre-ensemble.

Le 14 Septembre, réunion publique « Quelles ripostes face à la suppression des contrats aidés ? », 19h-21h, salle Jean Jaurès, Bourse du travail de Paris, 3 rue du château d’eau (Métro République)
Mots-clefs : anti-sexisme | précaires | grève | femmes
Localisation : Paris 10e

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