Suite des manifs du 10 septembre : l’audition libre pour tou.te.s ou comment continuer à dépouiller les pauvres

Suite aux divers rassemblements GJ du samedi 10 septembre à Paris, une nouvelle méthode semble faire son apparition : la convocation en audition libre dans la semaine suivant l’interpellation.
Il est si sympa le nouveau préfet de police...
Alors comment y faire face ?

  • réunion publique de la Coordination contre la répression et les violences policières

    Les personnes convoquées en audition libre suite à la manif peuvent venir en parler pour organiser la suite à la réunion de la coordination contre la répression.
    Elle se tiendra mardi 13 septembre à 18h30 à la bourse du travail de Paris, 3 rue du chateau d’eau, dans le 10e arrondissement, salle Francisco Ferrer.

La rentrée a donné lieu samedi 10 septembre à divers rassemblements Gilets Jaunes à Paris. Nasses, violences policières, contraventions, tout l’arsenal habituel a ressurgi pour étouffer la contestation qui gronde face à la crise et à un gouvernement qui couve les riches éhontément.
Sa solution à tout, on la connaît, c’est racler les poches des pauvres : faire du RSA un nouveau contrat de travail, traquer les allocataires, ces « fainéant.e.s », dézinguer le moindre service public encore debout etc.
Et samedi, il semble avoir trouvé une nouvelle arme pour nous dépouiller un peu plus.

On s’explique !
Samedi, outre les traditionnels PV pour manifestation interdite qui ont ou vont pleuvoir sur les personnes dont l’identité a été contrôlée, la pref s’enorgueillit de 103 interpellations.

NB : pour contester les PV, voir cet article : https://paris-luttes.info/contre-la-matraque-financiere-15653

Et surprise : on constate que dans la grande majorité des cas, la garde à vue a été levée ou même n’a pas commencé car les personnes sont ressorties avec une convocation en « audition libre » dans les semaines à venir !
Nouveau préfet, nouvelle méthode et nouvelle sournoiserie du pouvoir : ça va être bien pratique pour tou.te.s les manifestant.e.s de province de venir pointer à Paname pour se faire interroger ou ré-interroger par les keufs.
Déjà qu’on n’arrive plus à joindre les 2 bouts, il va falloir repayer un déplacement, probablement poser un jour au travail, voire plusieurs (sauf si bien sur, on fait partie de ces « nanti.e.s » d’allocataires, lol).

Bref une belle opé de dissuasion pour la préfecture. De quoi échauder les esprits !

Alors comment faire face à ces convocations :

  • déjà on peut décider de ne pas s’y rendre, surtout si vous habitez loin de Paris
    bien sur les flics risquent d’insister, mais bon ils ne feront pas toujours le déplacement pour venir vous chercher jusque chez vous.
  • on peut de toute façon demander à ce qu’elle soit repoussée pour des raisons d’indisponibilité
  • on peut envoyer sa convoc à stoprepression@riseup.net avec son contact pour s’organiser collectivement avec les autres convoqué.e.s

Si on s’y rend tout de même, les choses à ne pas oublier :

  • on peut garder le silence en audition libre.
    Les flics risquent de pas aimer mais c’est leur problème. Ils menaceront certainement de vous placer en garde-à-vue, tenez bon. Le silence permet de n’incriminer personne : ni vous ni les autres manifestant.e.s et c’est un droit !
  • il vaut mieux se renseigner avant sur des noms d’avocat.e.s de confiance qui pourront vous assister si l’audition tourne à la garde-à-vue. Les avocat.e.s se déplacent rarement en audition libre.
    NB : la liste des avocat.e.s proches de la legal team de Paris se trouve ici : https://rajcollective.noblogs.org/les-collectifs-locaux/paris/
  • les flics ne peuvent pas prendre vos empreintes, votre adn ou des photos de vous si vous êtes en audition libre, ils doivent pour cela vous placer en garde-à-vue et avoir des réquisitions du procureur.
  • si vous voulez ne pas qu’ils vous mettent la pression pour obtenir vos codes de téléphones, laissez votre portable chez vous !!!
  • prévenez un proche que s’il n’a pas de nouvelles de vous à une heure précise, il peut partir du principe que vous avez été placé.e en garde à vue, auquel cas il est bon de lui laisser le numéro de la legal team : 07 52 95 71 11. Il est souhaitable aussi de lui avoir confié des documents « garanties de réprésentation » qui peuvent vous servir si la garde-à-vue débouche sur un procès (les garanties de représentation sont des documents prouvant votre « insertion sociale » et garantissant au juge que vous viendrez à votre procès s’iels vous laissent libre avant l’audience, par exemple quittance de loyer, facture edf, attestation d’hébergement, contrat de travail, attestation RSA, attestation de scolarité etc. etc.)
  • ne signez rien. On ne peut pas vous reprocher de ne pas signer un procès-verbal.
  • si vous aviez déjà été placé.e en garde-à-vue pour les faits reprochés et que les flics décident de vous y replacer, les 1res heures passées en GAV seront décomptées de cette nouvelle privation de liberté : la GAV totale ne peut pas excéder 48h (hormis pour des faits à la qualification terroriste)

Les méthodes changent, la répression reste.
Pour lui faire face, faites circuler un maximum ces conseils dans vos cercles de proches.
Si vous n’avez pas aimé Lallement, on doute fort que vous deveniez fan de Nuñez.

Pour plus d’infos sur la conduite conseillée suite à une convocation :

Pour plus d’infos sur la conduite conseillée en garde-à-vue :

Localisation : Paris

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