Sortie de Canons Rompus n°3, journal anti-guerre apériodique

Canons rompus est un journal à parution irrégulière. Il vise à la « constitution d’un grand mouvement contre la guerre » ; mais comme ça ne va pas si facilement on se propose, par des analyses de l’actualité comme par des retours sur l’histoire, de se donner des outils pour comprendre mieux la guerre sous le capitalisme.

Edito

Le nouveau président Macron a passé Noël avec des soldats français au Niger, s’empiffrant de volaille et dégustant « très ému » un gâteau au glaçage bleu-blanc-rouge ; la ministre des Armées Parly a, elle, fêté la Saint-Sylvestre parmi les troupes de Barkhane au Mali (on ignore le menu). Toute l’année, dans la continuation de l’équipe Hollande – Le Drian, ils ont écumé le monde pour vendre des armes, en particulier des avions, aux plus grandes démocraties : Qatar, Égypte, Inde, Arabie Saoudite… La France est ainsi le quatrième vendeur d’armes au monde. Mais si l’on compte Airbus (considéré comme « transeuropéen » par le Stockholm International Peace Research Institute) elle passe sans doute au deuxième rang. Et toute l’économie française s’en porte bien, merci ! Nos braves marchands de canons gaulois n’ont plus qu’une crainte : que les multiples guerres auxquelles l’armée française participe, véritables publicités pour les Rafale et autres canons Caesar, ne s’achèvent. Or, a rassuré la ministre début janvier, si « la victoire sur Daech » est proche en Syrie et en Irak (voir page 2), elle ne mettra pas fin à l’intervention de la France (on trouvera bien quelqu’un à bombarder). Quant au Mali, loin d’annoncer le retrait de la force Barkhane, le gouvernement s’évertue à la compléter, pour ses basses œuvres, d’une force « autochtone », le G5 Sahel, en plus des 10 000 soldats de l’ONU (voir page 9). À l’intérieur, désireux de mettre fin à un état d’exception qui se prolongeait peut-être un peu trop pour être crédible, il a mis fin à l’état d’urgence… en intégrant l’essentiel de son contenu dans la loi (voir page 6). L’état de guerre, à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières, est donc l’état normal.

Dans ce monde à feu et à sang, on s’apprête à célébrer le centenaire de la fin de la guerre 14-18, en passant sous silence les trouble-fêtes qui, en pleine « union sacrée », osaient défier l’unanimisme grossier de la bourgeoisie poussant devant soi le prolétariat pour qu’il s’entre-déchire. On étudiera dans ce numéro l’apport spécifique des féministes françaises (voir page 14). Et, puisqu’on nous menace encore et toujours de l’apocalypse nucléaire, que déclencherait, au choix, le dictateur fou de la Corée du Nord ou le président démocratiquement élu fou des États-Unis, nous voulons essayer de comprendre d’où vient la situation catastrophique de la Corée : nous vous proposons donc un article sur la guerre de Corée (1950-1953), la première guerre de l’après-Hiroshima (voir page 10).

Bonne lecture !

L’équipe de rédaction rappelle qu’elle a hâte de lire les contributions que vous pouvez envoyer à notre adresse mail : acanonsrompus@riseup.net.

AU SOMMAIRE

Édito

Raqqa, Mossoul, la libération par les ruines

Fin de l’état d’urgence, vive l’état d’urgence !

Le G5 Sahel : des supplétifs pour une armée d’occupation

La guerre de Corée (1950-1953)

Femmes contre la guerre 1914-1918

Note

https://canonsrompus.wordpress.com/
acanonsrompus@riseup.net

À lire également...