Solidarité avec les interdits

Ce texte est un appel à la solidarité envers celles et ceux qui sont interdits de se rendre dans les arrondissements de Paris où se tient la manifestation du mardi 17 mai ainsi qu’autour de la place de la République le soir.

Comme en novembre et décembre dernier, les dispositions de l’état d’urgence sont utilisées contre des manifestants. Il s’agit d’un pas supplémentaire dans une répression qui n’a eu de cesse d’empêcher toute forme d’auto-organisation du mouvement contre la loi travail : fermetures administratives de lycées et d’universités, conseils de discipline, expulsion violente de l’assemblée de lutte parisienne, encerclement de la place de la République, nasses, violences policières incessantes, perquisitions de nuit, gardes à vue par centaines et répression judiciaire massive qui va jusqu’à la mise en examen et l’incarcération, pour tentative d’homicide, d’un lycéen nantais.

Pour la préfecture de police, distribuer quelques dizaines d’arrêtés pour empêcher de manifester sous peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende relève d’une technique répressive éprouvée. L’idée est comme toujours de frapper un petit nombre pour en impressionner beaucoup. Les personnes ont été choisies sur la base de leurs opinions et comportement supposés. L’État accorde ou refuse le droit de parcourir les rues suivant le degré de détermination qu’il croit déceler chez ses opposants.

Il s’agit aussi pour la pref de prétendre que les affrontements de ces dernières semaines sont le fait de ces quelques « groupes et éléments radicaux » évoqués par les arrêtés et que les médias appellent « des casseurs ». Comme si la manière dont se déroulent les manifestations n’était pas le produit de l’exaspération que le comportement des flics et du gouvernement a fait naitre chez les manifestants, dont tous n’affrontent pas la police mais dont un très grand nombre n’entend pas se laisser faire et le montre en refusant de se disperser sous les déluges de gaz lacrymogènes.

Il s’agit enfin de focaliser sans cesse l’attention sur la « violence » des manifestants pour mieux faire oublier la violence de la police et du système social qu’elle est là pour défendre et protéger. Cela évite d’avoir à évoquer la problématique du travail et de l’exploitation que les lois de ce gouvernement, étiqueté socialiste, ne cessent d’intensifier.

La solidarité envers les personnes visées doit être concrète. Il faut aider et protéger celles qui vont braver les interdits. Il faut montrer qu’on ne laissera pas tomber celles qui sont absentes parce que l’État a décidé de ne pas les tolérer dans certains lieux et dans certaines situations.

Des interdits de manifestation d’aujourd’hui et de demain

Localisation : région parisienne