Le traitement médiatique des émeutes de Sarcelles mettait l’accent sur leur caractère antisémite, en raison de la présence, parmi les nombreux commerces incendiés, d’une épicerie casher. Mais les peines qui tombent portent plutôt sur des violences contre la police ou des vols dans les magasins. Et les condamnations pleuvent. Ces dernières semaines, une dizaine de personnes, dont plusieurs mineurs, ont été condamnés à des peines de prison ferme, ou mis en examen, pour leur participation à ces émeutes. Quelques exemples :
- Kemal et Kayal, deux frères de Garges, âgés de 25 et 28 ans, ont été condamnés à six mois de prison, dont trois ferme. Ils étaient poursuivis pour avoir lancé une bouteille sur le commissaire de Garges. Tous deux ont été maintenus en détention.
- Alan, 20 ans, de Garges, était poursuivi pour avoir jeté des canettes de bière et des bouteilles sur les policiers. Il a été condamné à dix mois de prison dont six ferme et incarcéré. Il devra en outre payer 300 € d’amendes aux deux policiers qui s’étaient portés partie civile.
- Yacoup, 18 ans, de Sarcelles, avait profité de la confusion pour voler quatre paquets de cigarettes au bar tabac Le Régence. Qualifié à la barre « d’élève modèle » - il s’apprête à entrer en classe prépa -, il a été condamné à 400 € d’amende. [1]
- Karim, qui habite Villiers-le-Bel, s’est vu reprocher d’avoir frappé sur le véhicule de police avec un panneau de signalisation puis d’avoir donné des coups de pied à l’arrière de la voiture.
- Quant à Edwige, domicilié à Sarcelles, il a été admis qu’il n’avait pas participé au déchaînement de violence, mais qu’il avait eu un rôle de meneur en incitant les autres émeutiers à s’attaquer au véhicule banalisé des policiers, en faisant de grands gestes en sa direction.
(...) Les deux hommes, âgés de 26 et 24 ans, ont respectivement écopé de trente mois et de dix mois de prison ferme, avec mandat de dépôt. [2]
Ce jeudi 4 septembre, selon le Parisien :
Un homme de 24 ans a été condamné à 9 mois de prison ferme pour sa participation à des violences en marge d’une manifestation pro-Gaza à Sarcelles (Val-d’Oise) le 20 juillet. Jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Pontoise, il a été immédiatement incarcéré.
L’homme de 24 ans, originaire d’une commune voisine de Sarcelles, a été retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Il « a d’abord été vu en train de jeter des projectiles sur des policiers », puis de « pulvériser la vitrine d’un magasin de TV, hifi et électroménager », selon la police.
Il lui était aussi reproché d’avoir « volé des objets » dans cette boutique et de les avoir « jetés sur une barricade en feu ».. « C’est un individu bien connu de la police », notamment pour des faits de violence contre les forces de l’ordre, a précisé une source proche du dossier, expliquant que « c’est ce qui a permis de l’identifier ». [3]
Ainsi, la répression s’acharne sur de jeunes hommes issus de l’immigration, vivant dans des villes de banlieue, isolés des réseaux de soutien militant. Pour tous les cas à notre connaissance, les faits reprochés ne sont pas de nature antisémite, mais bien de l’ordre d’affrontements avec la police ou de pillages de magasins.
Voir aussi cet article de Paris-Luttes sur les interdictions et celui-ci sur la répression judiciaire du mouvement de solidarité avec les palestinien-ne-s.