🔥 Pour la quatrième séance du ciné-tour 94, nous vous donnons rendez-vous le samedi 22 mars à 12h à la Pagaille à Ivry-sur-seine (15 rue Ernest Renan), avec une cantine de solidarité et une projection.

🎬 Pour cette séance nous vous proposons une sélection de court-métrage et de films venus de Sao Paulo. Nous serons accompagné.e.s du réalisateur Lincoln Péricles et du collectif Le Chaud Bouillon avec qui nous cuisinerons en solidarité au Movimento de luta nos bairros, vilas e favelas !
On projette à partir de 14h, les courts-métrages de Lincoln Péricles "Mutirao : O filme" et "Filme de Domingo" et un film réalisé en collectif "Videolancia".
« Accepter nos savoirs, c’est offrir à notre art le don le plus précieux qui soit : celui de perpétuer la vie. Pas notre vie, mais la vie des nôtres. [...] Ces vies comptent, notre art compte, notre savoir est une arme. »
"Il me fallait comprendre que la centralité de mes histoires était dans nos corps et était intellectuellement dans les corps que j’appelle quebrada. Depuis les favelas, le mot quebrada, passant d’une connotation péjorative, a commencé à être repris, pour assumer que oui, nous sommes des quebradas. C’est un terme d’affirmation, très spécifique aux périphéries brésiliennes car il a été intellectualisé par le hip-hop et le rap.
Aujourd’hui, c’est un mot auquel je pense depuis cette question de la centralité. Quand je pense à mes histoires, je suis le centre du truc, je ne suis pas périphérie. Quand je dis « je », c’est moi et les miens ! Il ne s’agit pas d’expliquer et de traduire pour qui est d’ailleurs comment nous devons être vus, comment doivent être perçues des choses de valeur pour notre quartier. Historiquement, nous avons appris à protéger nos héritages et ancestralités, mais nous avons aussi vu les colonisateurs ou personnes extérieures s’emparer, pour un prix injuste, voire voler, ce qui est à nous. Alors, quand je regarde mes compagnons et nos organisations politiques, c’est une centralité. Le mot « périphérie » ne fait pas sens, car il est géographique."
Lincoln Péricles au sujet des quebrada qu’on appelle les banlieues en France.
Les projections :
Mutirao : O filme de Lincoln Péricles - 10′
Une petite fille réagit aux images de la construction du quartier où elle vit aujourd’hui
Filme de domingo de Lincoln Péricles - 28′
Un dimanche ensoleillé dans les quebradas. Un oncle fier, une mère merveilleuse et une fille artiste. En étant à l’écoute des désirs d’histoire de son entourage, le cinéaste-habitant met un point d’honneur à ériger son lieu de vie en espace cinématographique partagé.
Videolência un film collectif - 60’
Un film essentiel pour connaître une génération de collectifs et de cinéastes des périphéries de São Paulo. Un documentaire qui, déjà en son temps, présentait une inventivité qui allait à l’encontre des documentaires réalisés sur la périphérie, toujours « de l’extérieur vers l’intérieur ». Videolência est un film « de l’intérieur vers l’intérieur » et qui va au-delà de l’excellence du travail cinématographique réalisé dans les quebradas. Nous entendons les idées politiques de ceux qui, avec l’émergence du numérique, ont commencé à utiliser le langage cinématographique à une époque où l’on parlait beaucoup du cinéma brésilien fait avec beaucoup d’argent. Ces collectifs de résistance esthétique et politique ont enregistré leur propre histoire et celle de leurs lieux.
✌️ À samedi prochain !