
Vers une attaque terrestre sans précédent à Gaza
Selon ce média, Netanyahou a nommé un nouveau chef d’état-major nommé Eyal Zamir, qui élabore « un plan plus agressif prévoyant le déploiement de 50.000 soldats » à Gaza, « dans le cadre d’une attaque coordonnée ». Zamir estime que les offensives menées par les précédents chefs de l’armée « n’étaient pas suffisamment ambitieux pour atteindre la victoire ». Le déploiement prévu serait tout simplement inédit, plus important que tout ce qui a été mis en œuvre jusqu’à présent sur ce territoire, aujourd’hui dévasté.
I24 explique que l’armée israélienne prévoit « le transfert de la population civile de Gaza vers des zones tampons », donc une nouvelle opération de déplacement forcé de population « avant le lancement d’une attaque terrestre complète ». Un haut gradé déclare « Israël utilisera tous les outils à sa disposition pour conquérir Gaza et éradiquer le Hamas ». Une campagne de bombardements aura lieu avant le lancement de l’offensive terrestre, et « l’aide humanitaire à Gaza sera réduite et uniquement autorisée dans les zones humanitaires établies ».
Le ministre fasciste Bezalel Smotrich a déclaré lors d’une conférence à Jérusalem : « Nous nous préparons, nous accumulons des capacités, et quand nous serons prêts, nous ouvrirons à nouveau les portes de l’enfer sur le Hamas ».
C’est donc un scénario cauchemardesque qui se profile à court terme : une reprise et même une amplification des massacres à Gaza, où plus de 60% de tous les bâtiments sont déjà détruits, où le système de santé est anéanti et où près de 50.000 personnes selon les décomptes provisoires, mais plus probablement 200.000 en comptant les corps sous les décombres, sont mortes depuis octobre 2023.
C’est aussi une nouvelle preuve que les autorités israéliennes et leurs relais en France mentent sur tous les sujets. Jusqu’ici, ils promettaient que si les captifs israéliens retenus à Gaza étaient libérés, les combats s’arrêteraient. Il n’en est rien. La « trêve » très partielle qui a eu lieu ces dernières semaines ne visait qu’à gagner du temps avant de terminer le projet messianique des fascistes au pouvoir : annexer Gaza, éliminer sa population et, avec l’aide de Trump, y bâtir un complexe touristique. Sur Channel 14, chaîne de télévision israélienne, un intervenant a d’ailleurs appelé à tuer tout le monde à Gaza, y compris les derniers otages israéliens : « Fermez Gaza… Ne laissez pas les civils sortir, et frappez-les, même si cela signifie tuer nos otages ».
Soutien sans faille des USA
Ce projet terrible ne peut se faire qu’avec le soutien politique et logistique des USA. Israël s’apprête à recevoir un soutien plus important des États-Unis ces prochaines semaines. Les États-Unis viennent en effet d’approuver la livraison de 3 milliards de dollars de munitions, de kits de guidage et de bulldozers à Israël.
C’est la deuxième méga-fourniture d’armement à Israël en seulement quelques semaines. Début février, l’administration Trump avait déjà validé la vente de bombes, munitions et missiles d’une valeur totale de 7,4 milliards de dollars à l’État hébreu. Et avant de quitter son poste, Joe Biden avait lui aussi confirmé des livraisons d’armes colossales.
Le 13 août dernier, les USA vendaient pour 20 milliards de dollars d’armements à Israël, comprenant 50 avions de chasse F-15, 33.000 munitions pour tanks et 50.000 obus de mortiers. Quelques mois plus tôt, en avril, les USA votaient un plan « d’aide » de 13 milliards de dollars pour Israël. Israël est le bénéficiaire le plus important de l’aide américaine vers l’étranger.
Depuis la fondation de l’État colonial en 1948, les USA ont donné environ 159 milliards de dollars à Israël, dont 130 milliards dans la défense et l’armement. Sans les USA, Israël n’aurait jamais pu exister sous cette forme : celle d’un État militarisé, raciste et génocidaire. Et n’aurait pas pu commettre ni les violences et les vols de terres depuis des décennies, ni les crimes atroces de ces derniers mois.
Pourtant, contrairement à la scène d’humiliation organisée par Trump contre Zelenski, vous n’entendrez jamais Trump rabrouer Netanyahou ni lui demander devant les caméras du monde entier de dire merci et de prêter allégeance.
Sur le plan diplomatique, les USA ont systématiquement posé leur veto à toute résolution de cessez-le-feu à Gaza, empêchant par leur seul vote une décision ultra-majoritaire au sein de l’ONU. De même, les USA ont annoncé qu’ils n’appliqueraient pas le mandat d’arrêt international contre Netanyahou.
Atrocités en Cisjordanie
Pour finir, les crimes de guerres et atrocités continuent plus que jamais en Cisjordanie. Les massacres, vols de terre et exactions ont même augmenté depuis le cessez-le-feu à Gaza.