Le 27 janvier dernier, Macron a promulgué la loi immigration qui a tant galvanisé ses alliés de droite et d’extrême droite. Après un durcissement caractéristique de leurs politiques nauséabondes au Sénat, le Conseil Constitutionnel a censuré 32 des 86 articles. Pourtant, en regardant les articles qui vont être mis en application, le constat est sans appel : les atteintes aux droits sont directes, et ce n’est pas le moment de baisser la garde.
Les travailleur.euses étranger.ères font parties des populations les plus exposées à la surexploitation. Les conditions d’accès au logement, la perte de repères, le travail sans contrat, la pression des patrons, les salaires bas et la difficulté d’accès aux aides sont autant d’obstacles au respect des droits fondamentaux. En cela, les possibilités nouvelles de retrait des titres de séjour pour « non-respect du code républicain » ou la non-régularisation automatique des travailleur.euses dans les métiers en tension accentuent encore plus les inégalités.
Côté étudiant.e.s l’essentiel des mesures ont été censurées et on reste donc à la situation précédente. Celle-ci est toujours inacceptable ! Depuis 2018, les frais d’inscription des étudiant.es étranger.ères ont été multipliés par 16 et seules les mobilisations locales permettent de maintenir l’exonération automatique dans certaines universités dont la nôtre. Mais la précarisation grandissante des universités place toujours les étudiant.es étranger.ères en première ligne et leurs droits deviennent des variables d’ajustement économique.
Et n’oublions pas que les étudiant.es étranger.ères sont pour une large part exclu.es des dispositifs de bourses, interdits de travailler et désormais visé.es par l’accélération des mesures d’expulsion.
Alors nous devons porter haut et fort une revendication simple : une carte d’étudiant doit permettre l’obtention automatique d’un titre de séjour et aux mêmes droits que les étudiant.es nationaux, on veut l’égalité maintenant !
Aujourd’hui la situation est grave, avec des discours racistes qui s’expriment ouvertement dans certains médias et sont repris par une large part de la classe médiatique, en particulier le gouvernement. La violence discriminatoire du projet de loi proposé et voté par la macronie doit nous alerter. Criminalisation des étranger.ères, suppression de l’AME et inscription de la préférence nationale dans la loi, nous sommes face à un gouvernement qui applique le programme historique de l’extrême-droite.
A cette évolution mortifère nous devons opposer une solidarité antiraciste entre étudiant.es et entre travailleur.euses. Nous devons continuer à investir nos lieux d’études et de travail pour poursuivre la lutte collective et faire reculer les idées qui ont porté cette loi et qui s’expriment à longueur de journées dans les médias.
C’est pour cela que nous, étudiant.e.s et personnels de Sorbonne Université et avec le soutien des syndicats CGT, SUD Éducation, SUSIE et Solidaires Étudiant.e.s, organisons les
En présence de :
Walla Meziad, de InFLEchir, association de solidarité avec les personnes exilées en reprise d’études à Sorbonne Université
Abilho Papito, porte-parole de Droits devant !!, association œuvrant pour l’égalité des droits, contre la précarité et les exclusions
Gérard Ré, responsable confédéral de la CGT sur les questions de migrations
Camille Hanon, directrice du MEnS, réseau d’établissements engagés dans l’accueil des étudiant.es en exil
Pierre-Jerôme Adjedj, photographe de l’exposition Poser pour la liberté, installée à l’Atrium à partir du 29 mars 2024
David Rozen-Rechels, de la commission Immigration de SUD éducation, coordinateur du guide pour l’accueil des étudiant.es étranger.ères
Des membres du Collectif des mineurs isolés du parc de Belleville (sous réserve)
Le tract d’appel ! pdf/tract_rencontres_antiracistes_jussieu.pdf