Dimanche 9 avril, à Montreuil sur la place Croix de Chavaux, des personnes se sont rassemblées à cet appel autour d’une sono et de deux banderoles marquées « Bassines, retraite, quartiers / Flics hors de nos vies » et « Pour Serge / Pour les blessés les enfermés / Pour la révolution ». De la musique, quelques prises de parole, des lectures de communiqués de la famille et des camarades du S, et quelques slogans, se succèdent. Des tracts sont distribués (ici et là).
Un peu plus tard, deux torches sont allumées et un cortège d’au moins 300 personnes s’élance en manifestation sauvage sur la rue de Paris en direction de la porte de Montreuil. Sur le trajet ça chante des slogans (« Dans les quartiers, dans les manifs, la police mutile, la police assassine » ; « Dissolution de la BRAV, oui oui oui, mais à l’acide » ; « A bas l’État, les flics et les fachos » ; « Flics, violeurs assassins » ; « Paris on arrive » ; etc), ça colle des affiches, ça tague les vitrines et les murs. Des barrières de chantier et des poubelles, dont quelques unes ensuite incendiées, sont mises en travers de la route. Deux banques sont cassées.Les flics sont peu nombreux mais quand même présents : deux à chevaux s’occupent vaguement de la circulation devant le cortège et se prennent divers « Dégagez » et autres « Libérez les chevaux ». Ils sont ensuite rejoints par deux casqués à pied. Cinq baqueux sont sur un trottoir carrément dans le cortège, ils filment et/ou prennent des photos. Dommage de ne pas avoir réussi à s’organiser pour les mettre à distance.
Quand on arrive en vue du rond-point de la porte de Montreuil, il y a deux voitures dont l’équipage est descendu et se casque, lanceurs cougars et LBD au poing. Mais ils ne savent pas à quoi s’attendre, ni quel sera notre objectif. Anticipant un potentiel blocage du périph’, ils se placent finalement devant une de ses entrées, nous laissant sans l’avoir voulu la voie libre, et nous entrons dans Paris après avoir accroché une des banderoles au dessus du périph’ et mis quelques barrières en travers d’une sortie. La manif’ poursuit alors son chemin sur la rue d’Avron.
Au niveau de Maraîchers, alors que les flics continuent d’avancer rue d’Avron, on tourne à gauche rue des Pyrénées, les laissant une nouvelle fois pantois, et obligés de partir au galop pour se remettre à leur poste une centaine de mètres plus tard. Une agence immobilière est étoilée et l’objectif est enfin en vue : le bâtiment Garance du ministère de l’intérieur (26 000 m² occupés par : la DCCRS, la DCPAF, la DGEF, la DGSCGC, la DSCR, l’IGPN et la MGP, mutuelle des flics). Il se prend des oeufs de peinture, trois tags fleurissent sur la façade et une des vitres blindées est fissurée. Pendant ce temps deux fourgons de la nationale se positionnent en anti-émeute au croisement suivant pour bloquer. L’avant du cortège accélère mais ça hésite derrière, aussi parce que, malheureusement, l’objectif et la proposition de se disperser dans la foulée sur le Cours de Vincennes n’ont pas été communiqués à l’avance dans la manif’. La dispersion est donc un peu chaotique, par chance les renforts un peu plus sérieux du type CRS n’arrivent que cinq minutes plus tard. Ils se disposent dans le quartier pour éviter que le cortège se reforme, d’autres patrouillent et on voit quelques personnes contrôlées par la CSI93 au niveau de Maraîchers. La BAC rôdait aussi dans Montreuil dans la soirée : place du marché, place de la République, devant le squat la Baudrière… A notre connaissance personne n’a été arrêté-e, si vous avez des infos contradictoires n’hésitez pas à les publier !
Continuons à faire vivre l’histoire de Serge et des autres au sein du mouvement social, et aussi à exprimer notre seum dans des moments autonomes. Cette expérience nous rappelle qu’on peut prendre l’initiative !