Employée des Postes, elle participe, avec son compagnon André Prévotel, au groupe libertaire de Bordeaux.
En 1935, partisans tous deux de la contraception par la stérilisation masculine volontaire, c’est à leur domicile que sont pratiquées, par le médecin néomalthusien Norbert Bartosek, une quinzaine de vasectomies qui défraient la chronique.
C’était le 1er avril 1935. Le quotidien parisien Le Matin titrait en première page :
« - Une extraordinaire affaire de stérilisation à Bordeaux. –
Une quinzaine d’individus à tendance libertaire se sont soumis à une mutilation volontaire qui fut opérée par un médecin étranger d’origine autrichienne, croit-on, qui a pris la fuite. Trois “stérilisés” ont été arrêtés, d’autres arrestations sont imminentes. Quel était le but poursuivi par l’étrange praticien si dangereusement entreprenant ? »
C’est, semble-t’il, un ami d’enfance de son compagnon qui les dénonce.
"L’affaire des stérilisés, ou affaire Norbert Bartosek" est présentée par la presse comme une entreprise barbare : le médecin autrichien étant suspecté de n’être rien de moins qu’un agent d’Adolf Hitler. La stérilisation masculine volontaire n’étant pas prévue par la loi, elle est assimilée par les différentes cours de justice à des coups et blessures faits volontairement et avec préméditation, le consentement des personnes concernées n’y change rien. Andrée Prévotel est donc arrêtée, les 30 et 31 Mars 1935, avec son compagnon, ainsi qu’Aristide Lapeyre, rédacteur et administrateur de la revue anarchiste La Révolte. Ils et elle sont accusé.e.s de “complicité de castration”. Andrée Prévotel passera 12 jours en prison avant un non-lieu. Son compagnon sera, quant à lui, condamné à 6 mois de prison.
Membre de la CGT-syndicaliste-révolutionnaire, elle est à nouveau arrêtée, en 1939, pour propos défaitistes et incitation de militaires à la désobéissance. Elle reste au secret cinquante jours à la prison militaire de Tours avant d’être libérée grâce à l’intervention de la Ligue des Droits de l’Homme.
En 1945-46, à Langon, en Gironde, elle anime avec son compagnon et des réfugiés espagnols une section de la S.I.A ,la Solidarité Internationale Antifasciste.
Après la Libération, il et elle militent dans la nouvelle Fédération Anarchiste et au groupe local de la Libre Pensée. Elle participe à la scission de la CGT en 1946-48 et occupe la fonction de secrétaire de l’union locale Force Ouvrière de Langon pendant plusieurs mois.
Le 7 février 1958, elle perd son compagnon. En juillet de la même année, elle adhère à l’Union Anarchiste et sera initiée à la loge « Ordre et Progrès » de l’Ordre Franc Maçonnique "Le Droit humain” à Bordeaux.
Joséphine COUEILLE, dite Andrée Prévotel, meurt à Sainte-Croix-du-Mont, en Gironde, le 15 mars 1995.
Merci aux sites Le Maîtron, l’Ephémanar et Wikipédia, que nous avons compulsés pour la rédaction de cette pastille. Ainsi qu’à Nicolas de nous avoir prêté ses sons.