Paris 8 bloquée et occupée, récit des premiers instants

Depuis mardi 3 avril au matin l’université Paris 8 (Saint Denis) est bloquée, voici le récit du premier jour d’occupation et de la matinée du 4.

  • Blocage de nouveau reconduit

    L’amphi B2 était plein à craquer pour l’AG de ce vendredi, blocage reconduit jusqu’à mercredi prochain date de la prochaine AG.

  • Blocage reconduit en AG

    L’AG de Paris 8, qui rassemblait 300 personnes, a reconduit le blocage jusqu’à la prochaine, vendredi 15h.

Jeudi dernier, une manif à l’intérieur de l’université avait réuni plus de 150 personnes. L’assemblée qui y avait fait suite avait décidé de manière unanime de bloquer la fac et avait formulé l’appel suivant : « Venez déter, c’est la guerre ».

Aujourd’hui la bataille a été remportée.

Sur les coups de 6h, des dizaines d’étudiant.e.s se rejoignent. Ça bloque, ça s’enjaille, ça constate que P8 n’est pas si morte que prévu. Il fallait donner le rythme à la nouvelle équipe de sécurité, c’était son premier jour. C’est un avantage face aux bloqueureuses car iels connaissent le terrain. Assez vite, un sentiment de confiance se répand : les vigiles lâchent l’affaire et les premiers étudiant.e.s arrivent pour les cours de 9h. Aucune hostilité franche envers le blocus, à peine quelques bouilles en grimace. La plupart décide de rester pour l’assemblée prévue à 10h30.

L’AG se tient dehors, debout, mais plusieurs centaines de personnes y participent. Les décisions suivantes sont prises :

  • Le blocage est reconduit jusqu’à jeudi minimum, date à laquelle Paris 8 convergera avec les professeur.es en grève.
  • Le batiment B2 et l’amphi qu’il contient sont réquisitionnés par le mouvement, pour vivre et s’organiser.
  • Mercredi 4 avril à 12h se tient une autre assemblée dans le bâtiment B2, pour organiser la suite du début.
  • Les organisations crypto-bureaucratiques ne pourront pas prétendre à représenter les énergies nouvelles de Paris 8, et ne sont pas mandatées pour la [CNE|Coordination Nationale Etudiante], institution qui a depuis longtemps montré qu’elle n’était qu’une arène des joutes rhétoriques des différentes nuances de la gauche décomposée.

Le policier en civil présent à l’ag s’est fait dégager par les étudiant.e.s aux cris de « Flics, fachos, hors de nos facs ». A midi, une quarantaine d’entre eux.elles entrent dans la fac et se saisissent du bâtiment B2.

Toute l’après-midi les étudiants sur place se sont réapproprié l’ensemble de la fac et décident de décorer l’amphi B2. On tient bien le blocus, on fait un barbecue, on passe la nuit oklm. Le matin ça cause avec les profs et étudiant.e.s qui arrivent. L’AG de midi permet de décider la suite.

Localisation : Saint-Denis

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