O’Tacos : face à leur patron franchisé, les salarié·es au taquet !

La restauration est l’une des pires secteurs pour les travailleuses et travailleurs comme le prouve un énième scandale touchant une chaine pratiquant la franchise : vous allez savoir pourquoi vous avez raison de ne pas/plus aller chez O’Tacos !

Cela fait des mois que les 24 salarié·es de ce « restaurant » attendent leurs salaires et subissent les brimades d’un patron aussi violent [1] qu’incompétent puisque l’établissement est au bord du dépôt de bilan alors que sa page FB affiche plus de 7k likes ! Vendredi 9 février, c’est une grève lancée par Sud Commerces et rapidement relayée dans la presse qui fait éclater cette affaire s’apparentant à de l’esclavage moderne...

« On n’est pas des esclaves » scandent les grévistes

Voici ce que dénoncent les caissièr·es et cuisinièr·es dans un tract du 09/02 :

  • chacun-e d’entre nous, lorsqu’il est embauché, doit faire une période d’essai non rémunérée de plusieurs semaines au motif, selon notre employeur, que c’est une formation,
  • nos salaires ne sont quasiment pas versés depuis plusieurs mois alors que le gérant est en train d’acquérir un troisième restaurant O’Tacos et, quand ils le sont, c’est le plus souvent en espèces afin que ce dernier ne paie pas les cotisations sociales sur la totalité des heures effectuées,
  • il nous a également annoncé qu’aucun salaire ne serait versé ce mois-ci car il prétend qu’il y aurait eu un vol dans la caisse,
  • il n’existe pas de congés payés,
  • les caissiers n’ont plus de bulletin de salaire depuis juillet 2017, les cuisiniers doivent eux effectuer 48 h à 50 h par semaine sans que les heures supplémentaires ne leurs soient rémunérées et les salariées mineures doivent travailler jusqu’à 5 h du matin.

Une annonce de recrutement pour le magasin (ou celui de Montreuil, aussi défranchisé) parue le 03 février proposait... un CDD « hote(sse) de caisse » ... à temps partiel ! Il faut dire que le franchisé prévoyait l’achat d’une troisième enseigne ce qui aurait donné lieu à la mise en place d’un CE etc.

Devant les diverses provocations et la mauvaise foi répétée du gérant, une délégation a rencontré dimanche 11 le franchiseur [2] qui affirme soutenir les grévistes, affirmation répétée sur tweeter ce matin :

Prochaine étape pour les salarié·es, les Prud’hommes pour récupérer leur dû (300.000€ au total de salaires et primes diverses) et des indemnités ! Et éventuellement la résiliation judiciaire de leur contrat car il est plus question de travailler avec cet escroc de Marouane B. Le magasin étant fermé, l’inspectrice du travail en charge du dossier n’a pu se rendre hier mardi sur site et doit rencontrer les salarié.es demain jeudi.

Illustration de Laurent Degousée, co-délégué de la fédération SUD Commerce

Notes

[1Quand il est absent c’est son épouse qui fait le coup de poing comme ce vendredi soir contre une militante de Solidaires Paris soutenant les grévistes

[2Créée en 2007, la multinationale O’Tacos remporte le prix spécial des Révélations de la Franchise 2017

Mots-clefs : droit du travail | grève | salaire
Localisation : Paris 18e

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