Lundi 27 août a eu lieu à Chemnitz une manifestation rassemblant plus de 6000 militant.es d’extrême-droite. Le rassemblement était donné près de l’édifice de Karl Marx – souvenir d’une ville qui jusqu’au début des années 90 s’appelait encore Karl-Marx-Stadt. Les manifestant.es entendaient une nouvelle fois montrer « Wer in Chemnitz das Sagen hat » (« Qui à Chemnitz a le droit à la parole »).
Dans la nuit de samedi à dimanche, suite à un affrontement un homme blessé au couteau décède à l’hôpital. Selon les premières informations, l’homme aurait était poignardé par une personne réfugiée ; s’ensuivent très vite des propos et généralisations racistes sur les faits.
« En mémoire » de ce décès, les néonazi.es appellent à marcher dans Chemnitz contre "la violence des migrant.es". Dès dimanche, plus de 800 fachos déambulent dans les rues en agressant les personnes non-blanches. Lundi toute la journée, cette chasse continue.
La marche organisée lundi a rassemblé les militant.es néonazi.es (beaucoup de partisan.es du Dritte Weg) mais aussi les habitué.es de Pegida, les « citoyen.nes concerné.es » qui s’affolent de la présence de réfugié.es en Saxe et en appellent à la fin de la "folie migratoire", ou les partisant.es de l’Afd.
Une contre-manifestation a rassemblé près d’un millier de personnes – les militants d’extrême-droite sont autorisé.es à défiler dans le centre-ville, tandis que la contre-manifestation doit se tenir dans un périmètre défini et ne doit pas déambuler.
Bien qu’avertie par l’annonce de cette manifestation (autorisée après les agressions et la chasse perpétuées la veille), la police fait pâle figure.
Un appel national a été donné par les réseaux néonazis et il est difficile de
croire que la police soit passée à côté de ces annonces. Des rues entières sont laissées à disposition des néonazi.es, quelques un.es en profiteront d’ailleurs pour se disperser dans les rues du centre-ville.
Deux canons à eau sont mis en place, seulement là pour dissuader la contre-manifestation de s’échauffer. La police annonce après le départ de la manifestation qu’elle ne peut pas assurer la sécurité et se montre rapidement débordée. Des agressions sont rapportées, un groupe de contre-manifestants se dirigeant vers la gare après l’événement a été attaqué. La police tarde à intervenir et quelques blessé.es sont à déclarer. On recense officiellement 18 blessé.es.
Durant ces quelques jours, les militant.es d’extrême-droite ont pu s’approprier à plusieurs reprises les rues de la ville en agressant quasi-impunément les personnes qui ne répondent pas à leur idéal raciste et fasciste.
Un-e participant-e présent-e à Chemnitz.