Le 28 juillet 2016, 13 familles (dont 19 enfants) ont été expulsées du lieu où elles vivaient depuis 6 ans au 250 boulevard de la Boissière à Montreuil sans que la date ne leur soit communiquée en amont. Elles viennent de passer 6 nuits à la rue et ont été harcelées quotidiennement par la police, qui les a forcées à changer de lieu plusieurs fois par jour.
Le mardi 2 août, les familles et l’association Rom réussite ont appelé à un rassemblement devant la Mairie, qui a fini par les recevoir. Ce rendez-vous a été un échec cuisant, la Mairie a passé le plus clair de son temps à dire que la situation était « inacceptable » mais sans proposer de solutions durables pour ces familles à la rue.
Liliana Hristache nous raconte :
Quelle était votre première demande lors de ce rendez-vous ?
L’urgence absolue est la mise à l’abri des familles et de leurs enfants. Nous avons donc demandé l’ouverture d’un gymnase comme la Mairie le fait régulièrement dans les situations d’urgence. En plein mois d’août, beaucoup de gymnases ne sont pas utilisés. Sans explication, la Mairie a refusé de façon stricte d’ouvrir un gymnase. Pire, elle a suggéré de dire aux familles d’aller aux urgences à l’hôpital de Montreuil pour dormir sur une chaise dans un couloir.Quelles solutions demandez-vous pour ces familles ?
Nous avons demandé une solution sur le moyen terme : la mise à disposition d’un terrain ou d’un immeuble avec convention d’occupation précaire. Des exemples réussis de convention d’occupation précaire existent, notamment à Montreuil, avec les 250 personnes sans papiers des Sorins qui bénéficient d’un lieu stable rue des papillons depuis 2011.
Encore une fois, fin de non recevoir catégorique. Pourtant, toutes ces familles avaient effectué depuis 2 ans des démarches d’accès aux droits (emploi, demandes de logement, scolarisation de 6 enfants à Montreuil). Ces familles veulent juste vivre avec leurs enfants, c’est tout.Quelle est la suite pour ces familles à partir d’aujourd’hui [mercredi] ?
La mairie a suggéré à de nombreuses reprises d’appeler le 115, tout en reconnaissant elle-même qu’il est pratiquement impossible de le joindre. Tout le monde sait à quel point cette solution est inadaptée. Dans la majorité des cas, les propositions d’hôtels sont à des dizaines de kilomètres du lieux de vie, malgré la scolarisation des enfants.
Les familles souhaitent continuer la mobilisation pour être relogées sur Montreuil au plus vite. Elles ont besoin de votre soutien !