Après un mois et demi de guerre et après le retrait de l’armée russe de nombreuses villes et villages, le visage de la guerre apparaît avec son cortège de meurtres, de viols, de pillages, de destructions. On ne compte plus les charniers et les cadavres. On ne compte plus les orphelins et les déportés de force. D’autres villes sont dans le viseur de l’armée russe. D’autres massacres vont être perpétrés si rien ne s’y oppose. Un sentiment d’impuissance peut donner l’impression que les dés sont jetés et que les dégueulasseries vont continuer jusqu’au bout. Mais nous pouvons agir concrètement à notre niveau.
La population ukrainienne qui vit dans les caves au rythme des sirènes d’alerte sait que dans les capitales européennes, leurs soutiens manifestent dans la rue et les encouragent à tenir. Chaque manifestation même lointaine, brise le désespoir et la résignation, et donne le courage de survivre et le courage de résister.
Manifester son opposition à la guerre pousse également les dirigeants européens à cesser de faire l’autruche et à agir très concrètement pour mettre fin aux massacres. Les sanctions déjà prises pour mettre un coût à la guerre ont peut-être leur efficacité, mais trop de lobbys font encore passer leurs bénéfices avant la vie des populations civiles et continuent à financer la machine de guerre russe que nous devons enrayer. Non seulement, les entreprises françaises continuent à alimenter l’économie de guerre russe mais les tanks russes sont équipés de caméras thermiques françaises, les avions et hélicoptères de combat russes sont équipés de systèmes de navigation et de détecteurs infrarouges français. Les villes bombardées le sont avec de la technologie française livrée malgré les sanctions, pendant que le gouvernement surjoue l’outrage devant l’agression russe. Rarement, le slogan « Nos vies valent plus que leurs profits » n’a été aussi pertinent que depuis que des entreprises françaises continuent le business avec l’État russe quand ses missiles pleuvent sur des civils.
Et face à la passivité de Macron, pour ne pas parler de sa complaisance avec Poutine, aucune meilleure alternative n’est à attendre du résultat de l’élection présidentielle puisque l’opposante encore en piste est financée par le régime de Poutine. La seule pression efficace est à mettre dans la rue.
Les associations de la communauté ukrainienne en France appellent donc à une :
Marche pour l’arrêt de la guerre en Ukraine et le jugement des crimes de guerre samedi 16 avril Paris 15h, Place de la République jusqu’à Bastille.