Le syndicat Force Ouvrière, qui s’affichait (médiatiquement) combatif contre la loi travail vient de signer (aux côtés de la CGC, la CFTC et la CFDT) un accord permettant l’application d’une partie de la loi travail dans branche métallurgique [1]. Cet accord permet une « modulation » du temps de travail (entendre un rallongement) sur une période de 3 ans (contre 1 auparavant) voire à une « modulation » du revenu. Les salarié.e.s refusant cet accord, pourraient être virés. Il s’agit en fait de l’application de l’article 22 de la loi Travail.
Voir :
On notera :
- Qu’arroser un syndicat, ça paie : l’UIMM, le puissant patronat des mines et de la métallurgie, a arrosé ces syndicats, dont FO, pendant des dizaines d’années à travers des caisses noires fondées sur une caisse patronale anti-grève de l’après 68.
- Que FO, pendant toute la mobilisation, s’est focalisé sur un seul article de la loi Travail : l’inversion de la hiérarchie des normes. Ils viennent de prouver qu’avec le « vieux système » (les accords de branche priment sur les accords d’entreprise) on peut arriver aux mêmes résultats qu’avec le nouveau système de la loi travail (la fameuse inversion) : exploiter toujours un peu plus les travailleuses et les travailleurs.
- Qu’en cette période où les ouvrièr.e.s de la métallurgie sont à nouveau attaqués par le patronat (menace de fermeture du site d’Alstom à Belfort, suppression de milliers de postes à PSA, un peu plus de « flexibilité » chez Renault [2]), chaque accord syndical sera un nouveau couteau planté dans le dos des travailleu.se.r.s. FO et la CGT préparent leur placement sur le marché électoraliste des prochaines présidentielles.
- Qu’on comprend mieux l’absence de nouvelle échéance pour le mouvement contre la loi Travail de la part de l’intersyndicale.
- De manière générale, l’absence de mobilisation forte contre la loi Travail dans ce secteur crucial. L’étrange ballet syndical, entre syndicalisme jaune et patronal et enjeux de pouvoir entre staliniens et trotskystes de Lutte Ouvrière n’y est certainement pas pour rien.