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Rejoignez-les, faites circuler : au 5 rue Curial Paris 19e
Les mineurs demandent à être reçus immédiatement par la mairie de Paris !
Personne n’est illégal ! Des places il y en a, pour loger tous les mineurs ! Nos quartiers s’appellent Solidarité ! Nos quartiers s’appellent Résistance !
🔗Appel à la solidarité des mineurs isolés à Paris : https://antiracisme-solidarite.org/wp-content/uploads/2024/03/MINEURS-ISOLES-a-PARIS-Urgence-Solidarite-.pdf
Mineurs isolés à Paris
Urgence, solidarité !
Que font la préfecture et l’État ?
Hier matin, la préfecture de Paris a envoyé sa police démanteler les 3 camps de fortune occupés par plusieurs centaines de mineurs isolés depuis des mois au Pont Marie, Pont Sully et Pont Neuf.
La préfecture a prétexté la montée de la Seine pour expulser des enfants des seuls abris qu’ils avaient trouvés. Si l’objectif avait été réellement de les protéger de quoi que ce soit, alors des hébergements en mesure d’apporter cette garantie auraient été proposés.
Au lieu de cela, la Seine a commencé sa décrue ce matin, mais les jeunes n’ont nulle part où aller car aucun hébergement n’a été ouvert en urgence et la préfecture a déposé un arrêté qui interdit toute nouvelle installation aux ponts Neuf, Sully et Marie.
L’objectif n’était donc pas de protéger, mais d’expulser ces enfants et de leur interdire de revenir. Ce qu’ils deviennent, la préfecture s’en fiche. A force de vouloir invisibiliser la situation des mineurs isolés à Paris, la préfecture finit par croire qu’ils sont réellement invisibles.
Hier soir, suite à leur expulsion des 3 ponts, les mineurs se sont rassemblés devant l’hôtel de ville, le collectif des jeunes du parc de Belleville a demandé à ce que les mineurs isolés soient reçus en délégation par la préfecture et par la mairie pour trouver rapidement une solution, aucune réponse.
La police a plutôt nassé les mineurs isolés avant de les menacer de les dégager par la force. Les jeunes ont décidé de partir en direction de la cité des Arts pour s’abriter sous les arcades, la préfecture leur dit d’abord qu’elle les tolérera à cet endroit avant de les menacer de dégager pour finalement, face à la résistance des jeunes épuisés mais déterminés, accepter qu’ils restent à condition de ne pas monter leur tente. Épuisés, les jeunes ont accepté et ont passé la nuit là-bas.
Encore une fois, quel objectif poursuit la préfecture en empêchant les enfants de monter leur tente pour la nuit si ce n’est de les invisibiliser et de continuer à refuser de reconnaître la moindre humanité chez ces mineurs isolés.
QUE FAIT LA MAIRIE ?
Depuis plusieurs jours, le collectif des mineurs isolés du parc de Belleville alertent l’ensemble des réseaux de solidarité : Dans plusieurs gymnases que les jeunes ont arrachés au fur et à mesure de leur lutte et de leurs actions, la mairie de Paris commence à proposer des rendez-vous individuels afin d’établir des dossier SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation).
Inquiets de la pérennité de leur hébergement, solidaires de leurs camarades laissés à la rue, les mineurs isolés soupçonnent que la mairie a pour projet de les disperser hors de Paris après la fin de la trêve hivernale et avant les Jeux Olympiques.
Rien ces derniers jours n’a démontré que ces soupçons étaient faux. Les mineurs isolés demandent à rester à Paris où ils peuvent se soutenir, où ils ont commencé à s’organiser avec leurs réseaux de solidarité où ils savent qu’il y a de la place, des écoles, des hôpitaux. Ils veulent rester ici.
Pourquoi les laisser ces derniers mois ici où ils s’organisent et organisent des hébergements, des réseaux de solidarité, où ils rencontrent des travailleur.se.s de l’éducation, de la santé, du travail social qui, de plus en plus, s’engagent à leur côté, affirment leur solidarité et leur détermination à résister, pour ensuite les chasser ensuite de la ville ?
23 jeunes mineurs du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville ont été expulsés du centre de Porte de La Villette la semaine dernière. Depuis ils se retrouvent à la rue ou hébergés par des habitant.es solidaires.
L’horizon pavé par l’état, la préfecture et la mairie de paris pour ces jeunes est désormais évident. Après le 31 mars, pendant le ramadan et avant les JO : Expulsion, dispersion, évacuation.
Chaque jour, les mineurs isolés hébergés doivent se débrouiller pour manger auprès des associations, se réfugier de la pluie car leurs hébergements sont fermés en journée, éviter les contrôles RATP, fuir la police qui les harcèle, se soigner… Maintenant l’état, la préfecture et la mairie de paris viennent ajouter l’inquiétude de se faire expulser de son gymnase ou campement.
Et nous, que faisons-nous ?
Ce qui arrive aux mineurs isolés à Paris, n’est ni une exception, ni une erreur, ni un manque de moyen. C’est le projet raciste de société du pouvoir qui explose à nos yeux, comme à Calais, dans les Alpes, dans la Manche, la Méditerranée, une société qui refuse de reconnaître la moindre humanité aux migrant.e.s
Le seul moyen d’affirmer qu’on ne veut pas de cette société-là, c’est de faire vivre la nôtre, c’est d’agir. A Toulouse, Lyon, Marseille, d’autres que nous, nos camarades, se battent pour faire vivre la même société que nous : celle de l’égalité des droits, de la solidarité, de la justice et de la liberté pour toutes et tous.
À Paris, comme ailleurs, ce qui arrive aux mineurs isolés est l’affaire de toutes et tous.
Le collectif des jeunes du parc de Belleville propose aux mineurs isolés qui veulent se battre de s’organiser, de s’engager pour faire respecter leur droit, de casser l’invisibilité dans laquelle l’état, la préfecture et la mairie de paris souhaitent les laisser.
Nous habitant.es solidaires engagés auprès des mineurs isolés du parc de Belleville refusons d’accepter de voir des mineurs dans la rue, nous nous plierons pas devant le fatalisme qui veut nous faire penser qu’il n’y a ni moyen, ni hébergement, ni école, ni médecin dans Paris pour sauver des enfants.
Nous appelons à rejoindre toutes les initiatives appelées par les mineurs isolés du parc de Belleville, nous appelons tous les réseaux de solidarité à entrer en contact avec les délégués du collectif des mineurs du parc de Belleville qui démontre depuis plusieurs mois désormais qu’il est en capacité d’organiser l’ensemble des mineurs isolés de la ville.
Rejoignez-les, renforcez-les, appuyez leurs actions, relayez leurs revendications, exigez que des gymnases soient ouverts dans Paris !
A leurs côtés, faites connaître de toutes et tous, sur tous les lieux de travail, dans tous les lieux d’étude, dans tous les quartiers, ce que les mineurs isolés exigent immédiatement :
- La présomption de minorité
- Des hébergements dignes où ils peuvent rester jusqu’à leur recours ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et associations
- Une couverture médicale digne
- L’accès aux cantines solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir
- L’accès à l’école
- Des transports gratuits comme tous les mineurs d’Ile-de-France
- Nous demandons également que les demandes de délégations des mineurs soient acceptées, qu’ils soient représentés par les délégués du collectif des jeunes du parc de Belleville et leurs soutiens comme ils l’exigent depuis des semaines à la Maire du 20e, à la Ville de Paris et à la Préfecture
Personne n’est illégal ! Des places il y en a, pour loger tous les mineurs ! Nos quartiers s’appellent Solidarité ! Nos quartiers s’appellent Résistance !