Analysant le rapport entre gauche et capital financier, il montre du doigt le problème que de telles dénonciations peuvent avoir d’un point de vue anti-capitaliste, mais aussi anti-raciste. Voir d’ailleurs sur ce dernier point l’émission de Sortir du capitalisme sur l’antisémitisme d’extrême droite [1].
A considérer la discussion qui est en train de naître aujourd’hui, on constate que, dans l’idéologie spontanée des mouvements, on a plutôt tendance à mettre en avant la version petite-bourgeoise de la critique du capitalisme. Depuis les années 1990, c’est l’économie spéculative de la bulle financière qui passe pour la véritable cause de la crise. On se plaît à fustiger l’ « avidité » des vilains spéculateurs. Quand au capital porteur d’intérêts, la prétendue source de tous les maux, on entend lui assigner la place qui lui est due afin de rediriger l’argent (dont on prétend qu’ « il y en a assez pour tout le monde »), vers des investissements de capital productifs. Ici le rapport entre cause et effet est inversé. En réalité, la crise est conditionnée par la limite interne du capital productif lui-même. La force productrice de la troisième révolution industrielle [celle de la microélectronique] dépasse la capacité d’absorption du mode de production capitaliste, trop de force de travail est « libérée » et l’on voit naître des surcapacités qui rendent par la même les investissements productifs inutiles. C’est cela seul qui a engendré l’économie fondée sur l’endettement et la bulle spéculative. Celle-ci n’est que le résultat de la crise et la forme prise par celle-ci, non pas sa cause.
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