Le simulacre et sa vile liturgie sécuritaire et raciste

Retour sur l’incendie qui a détruit le grand orgue de la cathédrale de Nantes et son instrumentalisation par l’État et l’extrême droite. Article initialement publié sur fractaledit.

Si le gouvernement en place n’a aucune culture politique — et malgré tout, participe un peu plus au jeu et à l’usure du concept maudit de politique —, il sait très bien abuser de différentes stratégies de marketing et de communication. Tout cela, à travers la réalisation de sondages [techniques] d’opinions et d’adhésions éphémères, dictés par l’instauration d’un bloc identitaire suivant les désirs destructeurs issus de la — dernière — fusion labélisée du néolibéralisme managérial et des politiques nationalistes et xénophobes les plus vils. L’ « événement » récent qui nous intéresse, celui de l’incendie de la cathédrale de Nantes, traduit la séduction de la frange conservatrice et réactionnaire catholique, des droites plurielles mais aussi de tous les partisans farouches et accrochés à la conservation de l’ordre national et blanc.
Le pseudo-événement, dans ce qu’il construit et délimite, ne participe qu’à la construction d’un ennemi [intérieur/extérieur] et de la criminalisation de ces derniers : l’arabe, le noir, le réfugié, le musulman, le migrant… représentent ces figures invoquées lorsqu’il s’agit d’exclure politiquement le non-représentable. Il n’est d’ailleurs pas anodin que cela se réalise dans un contexte où le gouvernement accumule les sorties sur l’élaboration de lois pour limiter le « communautarisme », le « séparatisme » et tous ces fondamentalistes antiracistes qui seraient au fond les vrais racistes. Les pirouettes sont incroyables, les bonds sont comiques, les réalités sont destructrices. On se pince, mais la fabrication de lois racistes visant spécialement un type de population (en l’occurence les luttes anti-racistes autonomes et ceux.celles qui osent s’organiser collectivement) a toujours accompagné les différents régimes autoritaires, dictatoriaux ou tyranniques. Par ailleurs, toute la "subtilité" rédactionnelle et législative résideront dans la maniement des mots, pour que ces lois ne paraissent pas pour ce qu’elles sont : des lois raciales et xénophobes qui re-fondent la « reconquête » blanche et bourgeoise des espaces perdus de la République. Cela montre aussi que les dernières luttes anti-racistes portent leurs fruits, qu’elles génèrent des gestes, des paroles, des mots, des actions, des pratiques… qui inquiètent et construisent des mondes contre-hégémoniques viables. Nous n’oublions pas que cela arrive dans un contexte antiraciste/décolonial international très chargé mais aussi que le gouvernement sort d’une déconvenue politique aux municipales et tente un ultime (jusqu’au prochain) rafraîchissant remaniement ministériel. En somme, les stratégies communicationelles [neoliberalisme] actuelles ne font que développer le désir politique d’instaurer et d’assumer une ligne raciste en conservant le nationalisme et le suprémacisme blanc historique, même - et surtout - lors d’un événement [simulacre] banal.

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Mots-clefs : extrême-droite

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