Début juillet se tenait le G20 à Hambourg, qui réunissait les chefs d’État les plus importants de ce monde pourri. Des centaines de milliers de personnes s’étaient donné rendez-vous dans le but clairement affiché de gâcher leur petite sauterie. Des journées et des nuits entières de manifestations, blocages et émeutes se sont succédé à deux pas du lieu où les plus puissants étaient en train de décider à quelle sauce ils allaient nous manger pendant les douze prochains mois.
Au cours de ces journées de lutte, le pouvoir a ratissé large, comme cela était malheureusement prévisible puisque déjà plusieurs semaines à l’avance il se dotait de dispositifs répressifs tant au niveau des infrastructures (la prison politique en préfa de GESA) qu’au niveau juridique (adoption de nouvelles lois peu avant le G20) destinés à frapper quiconque oserait remettre en cause son autorité.
Ce sont des centaines de personnes qui ont été arrêtées et enfermées d’abord à titre « préventif ». Puis l’étau s’est finalement resserré autour de 56 personnes de différentes nationalités, mises en examen pour trouble à l’ordre public, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Depuis fin août des procès se déroulent chaque semaine, dont certains sur plusieurs jours. La plupart des personnes sortent libres, condamnées à des peines de sursis mais contre repentance. Mais tous n’ont pas cette stratégie de défense. Certains refusent cette fatalité déconcertante dans laquelle se sont déroulés la plupart des procès, où il s’agissait pour le juge d’attendre là, assis, non seulement les confessions mais aussi les excuses adressées aux institutions policières, dans ce chantage immonde du repentir contre la liberté immédiate (assortie quand même à des peines assez conséquentes...).
C’est dans des moments comme ceux-ci où cela apparaît évident que l’objectif de la justice n’est même pas de savoir qui a fait quoi, ce qu’elle veut au fond, c’est désavouer, discréditer, comme une tentative d’"annulation" ou de coup de gomme à ce qui s’est passé ces jours-ci à Hambourg pendant le G20, en prenant au piège des individus.
Il arrive que des fois son écriture des événements soit au moins un peu ébranlée et l’on ne peut que s’en réjouir.
Qu’elles soient coupables ou innocentes, cela nous importe peu... Nous sommes de toute façon solidaires de qui est mis en accusation par le pouvoir d’avoir participé de quelque manière que ce soit à ce vent de révolte.
Ne nous laissons pas prendre à ce piège qui voudrait, par la répression, nous diviser et nous isoler.
Rendez-vous le vendredi 3 novembre à 8h30 devant le tribunal pénal de Hambourg.
Solidarité avec les prisonniers du G20 !
Liberté pour tou-te-s !