Instituteur interdit de profession, Gustave Lefrançais ne fait pas la révolution de 1848 parce que l’État l’a déjà mis en taule. Il s’exile à Londres jusqu’en 1853.
En 1871, après un autre passage en zonzon pour participation à une émeute, il est élu maire du 20e arrondissement, puis membre du Conseil de la Commune, membre du comité du Travail, puis des Finances.
Il combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante avant de s’exiler en Suisse et de rejoindre la fédération Jurassienne (Bakouniniste).
A son retour d’exil en 1880, il sera l’aide du géographe Élysée Reclus.
Il se présente aux élections dans le 20e arrondissement en 1889 contre le candidat boulangiste, ce qui lui vaut les foudres du mouvement libertaire.
La Fabrique sort ses Souvenirs d’un révolutionnaire, souvenirs d’un socialiste révolutionnaire qui valent le coup...
Bonne lecture !
Tant que des milliers de travailleurs auront tête, bras et jambes coupés, ventre étripé par le machinisme industriel, pour la plus grande satisfaction du dieu Capital, je réserve mes larmes en faveur de ceux-ci.
Les vrais “crimes” de la Commune, ô bourgeois de tous poils et de toutes couleurs : monarchistes, bonapartistes, et vous aussi républicains roses ou même écarlates ; les vrais crimes de la Commune qu’à son honneur vous ne lui pardonnerez jamais ni les uns ni les autres, je vais vous les énumérer (...) La Commune a démontré que le prolétariat était préparé à s’administrer lui-même et pouvait se passer de vous (...) La réorganisation des services publics que vous aviez abandonnés en est la preuve évidente (...) La Commune a tenté de substituer l’action directe et le contrôle incessant des citoyens à vos gouvernements, tous basés sur la raison d’État, derrière laquelle s’abritent vos pilleries et vos infamies gouvernementales de toutes sortes... Jamais, non jamais, vous ne le lui pardonnerez. »
Je meurs de plus en plus convaincu que les idées sociales que j’ai professées toute ma vie et pour lesquelles j’ai lutté autant que j’ai pu sont justes et vraies. Je meurs de plus en plus convaincu que la société au milieu de laquelle j’ai vécu n’est que le plus cynique et le plus monstrueux des brigandages. Je meurs en professant le plus profond mépris pour tous les partis politiques, fussent-ils socialistes, n’ayant jamais considéré ces partis que comme des groupements de simples niais dirigés par d’éhontés ambitieux sans scrupules ni vergogne…