Je suis sorti vers 18h30 du commissariat du 7e arrondissement où j’étais en garde-à-vue depuis lundi soir.
Contrôlé et arrêté à la Gare Montparnasse à ma descente du train Hendaye-Paris, j’avais avec moi une valise, dans laquelle je transportais des affaires personnelles, dont mon ordinateur et une clé USB, ainsi qu’un échantillon de chaque munition utilisée par les forces de l’ordre pour réprimer les foules, que j’utilise dans des conférences-débats sur les violences d’État et les armements du maintien de l’ordre.
J’ai été immédiatement interpellé et placé en garde-à-vue sous la place des Invalides, pour « port d’arme prohibée de catégorie A » et « non respect d’un contrôle judiciaire », celui-ci datant d’il y a trois ans (instruction judiciaire dans le cadre d’une arrestation ciblée au début de la mobilisation contre la loi Travail).
Il semble que mes antécédents judiciaires et notamment les petites fiches des renseignements ont allumé quelques voyants à la Préfecture de Police et ont justifié une l’excitation malsaine de l’État Major de la Police, qui a mis la pression sur les OPJ et tout entrepris pour que les magistrats du Parquet ne me laissent pas sortir tranquille.
Dans la matinée de mardi, la police a procédé à l’exploitation de mon téléphone et de ma clé USB, mais ne semble pas avoir pu accéder au contenu de mon ordinateur. Des photographies prises au Pays Basque et d’autres sur les Champs Élysées ont intéressé particulièrement l’OPJ, quand bien même elles ne montraient rien de répréhensible. L’OPJ a également eu une petite note d’une collègue l’enjoignant à s’intéresser à ma participation le 1er décembre lors de la manifestation des Gilets Jaunes…
Parallèlement, une taupe de la police a violé le secret de l’enquête en transmettant au journaflic du Point le contenu de fichiers de renseignement, mes déclarations en audition et le contenu exact de ma valise.
Dans l’après-midi, un équipage de police de la BAC du 7e m’a emmené à mon domicile en fonçant à toute allure sur le parcours aménagé pour la venue du président chinois, et a procédé à une perquisition sans témoins, perquisition qui s’est révélée négative, malgré le travail efficace d’un chien renifleur dénommé Fenzy, chargé de trouver des explosifs cachés.
À notre retour au commissariat, l’enquête semble avoir pris subitement une autre tournure, puisque les auditions qu’on m’avais promis n’ont pas eu lieu et j’ai finalement été libéré vers 18h20 avec un simple rappel à la loi. Mon bagage m’a été intégralement restitué.
J’adresse aux journalistes du Point et de LCI, Aziz Zemouri et Georges Brenier, véritables chiens de garde du Pouvoir, toute l’expression de mon mépris et je les invite vivement à démissionner pour cesser de nuire à autrui. Il sont à l’image de ce journalisme poubelle qui participe au glissement totalitaire de notre société actuelle.
Je crois que la préfecture de police et le Parquet ont rétropédalé pour s’éviter un nouveau scandale ou un fiasco judiciaire. Je remercie infiniment toutes les personnes qui ont contribué à ne pas laisser la répression s’accomplir en silence et qui ont réagi rapidement pour remettre les choses à leur place, me soutenir et m’accueillir à ma sortie de garde-à-vue.
Ne laissons pas les autorités nous intimider par leurs pratiques mafieuses. Continuons le combat.
Désarmons-les ! existe parce que vous luttez. Force à toutes celles et ceux qui ne se laissent pas faire.