À Pantin, c’est une bande de joyeux et joyeuses drilles qui est arrivée un peu avant 5 heures du matin et a décidé que son dance floor serait la sortie du dépôt de bus. Sono à fond, ambiance musique des années 1980, chorégraphies improvisées et bonne humeur étaient au rendez-vous… Mais par contre du coup les bus ne l’étaient pas ! Ils n’ont pu sortir que vers 7 heures, après que trop de grincheux habillés de bleu ne viennent faire les spectateurs et veuillent se mêler à la danse.
La semaine dernière, le 24 janvier, la même fièvre du samedi soir déplacée au vendredi à l’aube s’était emparée de danseurs et danseuses aficionados des piquets de grève. La direction du dépôt, sans doute un peu envieuse face à tant de bonne humeur, s’était alors empressée d’accuser un gréviste de la RATP de s’être déhanché sur l’une des musiques endiablées qui égayait le quartier. Alors que ce gréviste, Ahmed, est convoqué le lundi 3 février pour un entretien disciplinaire dans lequel ledit déhanchement est évoqué et transformé en blocage de dépôt, les fiévreux et fiévreuses du vendredi matin ont rappelé qu’attaquer l’un·e de nous c’était nous attaquer toutes et tous et portaient des masques à l’effigie d’Ahmed.
Comme ils et elles se sont bien amusé·e·s, ils et elles se sont promis de revenir. À Pantin ou ailleurs, un vendredi ou un mercredi… Parce que c’est la grève et parce que quand même on rigole bien !