Le projet Europa city, c’est un centre commercial géant, doublé d’un parc d’attraction comprenant une piste de ski en intérieur qui veulent s’implanter sur des terres agricoles. C’est une imbécilité profonde dans le contexte local, ou de nombreux centres commerciaux existent déjà et dont la rentabilité est discutable. C’est parfaitement anti-écolo, puisque maintenir une piste de ski à 32 m d’altitude consomme une quantité d’énergie gigantesque. C’est une insulte aux paysans locaux qui vont être expropriés, ainsi qu’à tous ceux qui souhaiteraient s’installer en maraîchage pour les circuits directs (AMAP ou autre) et qui galèrent à trouver 3 hectares pour démarrer. Ces terres sont fertiles, et elles sont surtout parmi les dernières à résister à la bétonisation de la proche banlieue parisienne.
Depuis des mois, différentes associations et collectifs s’activent à tous les niveaux pour s’opposer à ce projet. Une manifestation suivie d’un mini-festival associatif (assos présentes, débats et concerts co-organisés par alternatiba) a donc eu lieu samedi 21 septembre et dimanche 22. Après que le maire a tenté –sans succès – de faire interdire la manifestation, celle-ci a bien lieu et plusieurs centaines de personnes se retrouvent donc à Gonesse, pour découvrir finalement que le parcours a été modifié à la dernière minute par la préfecture et est détourné des grands axes qui étaient prévus…Malgré tout, les manifestants accompagnés de la fanfare invisible se font bien entendre et défilent dans le centre-ville. Un premier succès.
Le rassemblement qui a suivi, sur les terres mêmes du triangle de Gonesse, se fait malheureusement sous la pluie, qui fait fuir du monde malgré les diverses tentes montées pour accueillir les gens avec à manger, à boire et à discuter. Les différents intervenants – pour beaucoup institutionnels (PS, EELV) – mais pas seulement –agriculteur de la ZAD, collectifs locaux – font le point sur la situation. Il semblerait qu’il y ait quelques personnes pour s’opposer au projet au niveau du conseil général…Cela ne suffira sans doute pas sans une forte mobilisation de terrain, qui commence à se développer. Cependant, l’impression est que cette lutte ultra symbolique de tous les grands projets inutiles et des combats contre les spéculateurs/promoteurs, ayant pour centre névralgique un site à moins de 30 kilomètres de Paris, n’a pas encore réuni de soutien militant suffisamment large pour tenir le terrain et offrir une dynamique d’opposition radicale, lorsque la pluie, et probablement un jour les CRS, se mettent sur son chemin.
