Féministes : un cessez-le-feu immédiat et durable- une urgence, non un débat !

Texte du nouveau collectif national de Juives Féministes Décoloniales, qui s’adresse plus particulièrement au mouvement national. Face à la répression et aux accusations d’antisémitisme incéssantes dont sont sujettes les camarades soutenant la libération de la Palestine : véritable frein à la lutte. La France est complice : nous nous positionnons. Article repris de MIA

Nous, féministes, décoloniales, juives, françaises et israéliennes, observons en ce début décembre que les crispations de positions et de vocabulaire persistent. Positions forcées et entretenues par une dynamique agressive de désinformation du pouvoir ici et là-bas. La propagande impérialiste est puissante.

Nous vivons parmi le peuple. Nous partageons avec la voisine, nous habitons dans le quartier, nous gardons l’enfant de la cousine. Notre combat contre l’antisémitisme ne se situe pas à part, mais avec, ne nous empêchant pas de construire notre force en cercle choisi. Ce sont ces personnes qui nous protègent quand l’antisémitisme commun nous attaque.

Etre féministe, c’est pour nous s’inscrire dans l’air du temps. C’est maintenir une certaine unité, un certain rythme de combat, entre l’urgence de la mélodie aigue et la constance de la basse. Multipliant les aller-retours entre les mondes, nous servons souvent de ponts. Car la non-binarité, est un être-au-monde. Voilà pourquoi il déplait tant aux réactionnaires. Etre féministe c’est, tout autant, prendre acte de la situation politique internationale dans laquelle l’occident s’engouffre : les dominants s’allient pour la survie du capitalisme et la destruction des vies et des mémoires de ceux qu’ils ont réduit au sujet opprimé. Nous partons de nos résistances et de nos existences en lutte. Nous connaissons les méthodes du patriarcat quand il s’agit de nous silencier.

Nous apportons notre soutien sans failles à nos camarades victimes de calomnie, censures, pressions et repressions.
Notre féminisme n’est pas sélectif. Nous sommes présentes en soutien pour tous.tes. Nous appelons nos camarades et sœurs féministes à resserrer les rangs et à ne pas laisser de place aux voix contre-progressistes et aux murmures douteux des personnes qui se disent allié.es pour les intimider.

Nous le répétons ici : exercer une critique radicale de l’État d’Israël ce n’est pas être antisémite. La critique de l’État d’Israël n’est pas un appel à l’éradication des juifsves, au contraire. C’est de leur survie aussi dont il s’agit. Nos multiples judéicités sont manipulées, effacées, et réduites aux rang d’hymnes à un drapeau, le pouvoir exigeant de tuer ou mourir pour celui-ci : détruire un ennemi qualifié d’animal.

Depuis des mois, en France, nous subissons des pressions très fortes de la part d’un gouvernement minoritaire, à son habitude face à toute révolte sociale. Toute voix contestataire à l’idéologie dominante est condamnée : leur soutien inconditionnel à l’État d’Israël, comme le reste de leur politique, ne doit pas être contesté. Leur seule réponse est de semer le trouble, la violence et la calomnie. Leur ordre moral n’est pas le notre, il salissent tous nos combats et tous nos mouvements. ils incarnent cette barbarie qu’ils prétendent tant opposer.

Devrions-nous rester silencieux.ses ?

Au nom de la lutte contre l’antisémitisme, tout en installant un racisme d’état, ils tentent de nous diviser. Nous connaissons les manœuvres politiques, nous les combattrons ensemble comme nous savons le faire.

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